Parler de Bloc-Notes (et autres), ou pas ?

[Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxx>]

At 14:36 +0200 2/05/97, Jacques Andre wrote:
>Permettez au gestionnaire de la liste, c.a.d. au monsieur qui
>s'occupe de la bonne marche informatique de ladite liste
>(et non de son contenu) de s'occuper justement de contenu !
>C'est-à-dire de typographie.
>
Permettez à l'animateur de cette liste, c.a.d. au monsieur qu'on a bombardé
- sans lui demander son avis ;-) - à ce poste éminent (qui consiste à ne
pas faire grand chose, juste un peu la police quand la charte n'est plus
respectée... et je crois bien que c'est tout ! et aussi à modérer les
débats quand les débatteurs le lui demandent) - permettez-lui donc, à cet
animateur, de soutenir entièrement les propos de son commensal, le
ci-devant « gestionnaire » Jacques André.

Pour en rajouter un peu, et sans rien vouloir ôter à ce que dit Jacques :

- Il est légitime de parler ici de parler ici de « produits » payants (nous
vivons dans une société marchande, la typographie est payante comme le
reste), tant qu'on se contente de rester dans l'information et le débat,
tant qu'on ne verse pas dans la publicité. Nous parlons, et parlerons
encore j'espère, de livres (payants), de revues (payantes), de polices de
caractères (payantes) etc., pour informer les autres de leur existence.
  Je n'ai vu personne qui outrepassait les bornes, aucun propos ne m'a
scandalisé ou choqué : nous sommes entre gens de bonne compagnie,
visiblement.

- Personne ne vit de l'air du temps. Certains ici sont des professionnels
de la typographie et/ou de la maquette, d'autres des amateurs de (très)
haut niveau, d'autres encore des observateurs professionnels dfe la chose
imprimée (je pense aux universitaires), et d'autres enfin de simples
curieux. Et tout le monde à sa place dans notre liste.
  Nos pratiques, notre rapport à la typographie, _ipso facto_ nos sources
de revenus, sont diverses. Ces éléments influent tant sur notre production
que sur notre vision du métier. Pour prendre deux exemples caricaturaux :
il m'arrive de monter des romans de 500 pages et plus en trois ou quatre
jours : cela induit un type de travail, une exigence de qualité
particulière [particulièrement basse, je veux dire...] ; je me suis aussi
se donné un mois pour bichonner « en amateur » une plaquette de 54 pages
(un cadeau pour une amie), parce que je l'ai voulue belle...
  Non seulement je ne crois pas que ce genre de questions « sociologiques »
soient indifférentes à notre propos, mais je pense au contraire qu'il est
toujours intéressant de les soulever, tant ces « petits » problèmes
matériels changent notre perception de la typographie. Bien loin de nous
séparer et ou de nous opposer les uns aux autres, ils nous enrichissent
tous de visions différentes.

PS : Isabelle, je suis sincèrement navré que tu aies mal pris la remarque
de Thierry ; il est évident qu'il ne voulait pas « t'agresser », et qu'il a
été sincèrement surpris et heurté qu'une revue à la fois chère et se
voulant de haut niveau ne paye pas certains de ses pigistes. Il estime, et
je partage son point de vue, que la compétence typographique « gratuite »
est des malheurs du temps.

Tes articles sont-ils disponibles quelque part ? (Je ne parle pas de la
collection complète de Bloc-Notes !) Penses-tu qu'il te serait possible
d'en envoyer le texte à la liste, ou directement à ceux qui se montreraient
intéressés ?

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Amitiés à tous

Alain Hurtig         alain.hurtig@xxxxxx
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« Quand on n'a plus rien à désirer, tout est à craindre ; c'est une
félicité malheureuse. La crainte commence où finit le désir. »
   Baltasar Gracian, L'homme de cour.