Re: Apex + veuves

[smilleca <sabine.m@xxxxxx>]

Bonjour à tous,

Jacques Andre wrote:
> 
> Que désignet les mots apex et obit dans un caractère ? est-ce redondant
> avec empattement ou plus spécifique ?

> De quand datent ces mots et d'où viennent-ils ?


Enfin l'occasion de participer à cette liste qui me ravit souvent par le
côté surréaliste des polémiques à n'en plus finir sur la question
cruciale du guillemet ouvrant ou autre... mais c'est passionnant!

Donc, en l'état actuel de mes recherches :

Apex : selon mon vieux Gaffiot (dico français-latin) 
1) pointe, sommet
2) forme des lettres 
ce qui est qd même étonnant et plaiderait en faveur d'un usage ancien.

On retrouve ce terme utilisé dans " l'écriture et son dessin" de Munsch,
prof. à Estienne, ed. Eyrolles, 1960 ainsi que ,bien sur, dans l'ouvrage
de Gérard Blanchard, "Pour une sémiologie de la typographie", document
44.

Mais, René Billoux, dans l'encyclopédie chronologique des arts
graphiques, Paris, 1943 donne une version plus large 
"Apex : sorte d'encadrement qui entoure ou surmonte un ou plusieurs
noms, une date en lettres ou en chiffres dans les inscriptions
archaiques. Ce signe était quelquefois  remplacé par une virgule ou un
accent."

Le Courrier graphique, n°6, 1937 , article d'Edmond Morin:

"....Ce sont ces traits terminaux qui portent les noms d'obits, apices,
empâtement ou empattements, suivant les auteurs. On a tendance à
confondre sous le même nom deux choses différentes.
Le nom d'obit est vieilli et il est assez difficile de comprendre
comment il s'appliquait aux traits terminaux des lettres.
Les apices (pluriel d'apex, dit Javal), sont plus expressifs. En
italien, comme en espagnol, apice c'est le faite, le sommet. Nous
appelons donc légitimement les traits qui terminent les jambages en haut
des apices.
(...) J'appelle donc apices les traits terminaux supérieurs, d'un I par
exemple, et empattement ceux du bas."

Obit : source: Manuel Roret de typographie par Emile Leclerc, Paris,
1921.
"Le petit trait placé au sommet des lettres b, d, h, i, j k, l,
s'appelle l'obit, et celui placé au bas des lettres f, h, i, k, l, m, n,
p, q, r, s'appelle empattement."

Rien à voir, mais en cherchant Obit dans le Gaffiot, j'ai trouvé Obelus,
i : 
obèle, signe critique (comme une broche) dont on marquait les fautes
dans un manuscrit. Et il y a aussi le verbe qui va avec ! Ça répond au
moins à une question qui n'a pas encore été posée...

Quant aux veuves et orphelines, je m'en suis toujours sortie soit en
jouant tres léger sur les approches comme le suggérait Catherine Dô-Duc
soit en insérant un blanc par ci par là sur les pages précédentes ce qui
est plus facile que de modifier le texte et a l'avantage d'aérer, ou au
pire en faisant sauter une ligne en bas de page impaire pour renvoyer la
veuve avec ses orphelines. Mais progression dans le sens de la marche
obligatoire...

Bien cordialement
Sabine Millecamps.

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La typographie est un métier ancien et simple. Très simple. Aussi simple
que de jouer du violon- mais guère plus...
													Maximilien Vox