Re: l'appel déchirant de la note de bas de page*

[Thierry Bouche <Thierry.Bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>]

Concernant « Re: l'appel =?ISO-8859-1?Q?d=E9chirant?= de la note de bas de   page* », Eric Angelini écrit :
«  ... ce qu'en dit l'*auteur* du texte à typographier et mettre en pages...

non !

rien de plus sot qu'un auteur quant à l'accord typographique de son
texte. Les auteurs n'ont pas de connaissance spécifiquement
typographiques, ils sont des utilisateurs de la typo, mais en
méconnaissent les usages et les subtilités. Quand ils lisent quelque
chose de bien présenté et équilibré, ils ne l'analysent pas, et ne
sont en général pas capable de reproduire cet équilibre par
eux-mêmes. Le monde des auteurs est celui des manuscrits ; pour
retrouver ses notes dans un manuscrit, on a souvent besoin de les
marquer en rouge, les auteurs sont souvent déçus par la version
imprimée car elle est moins adaptée à leur usage propre que leur
manuscrit, moins « lisible ». C'est pourquoi souvent les auteurs
_réclament_ du gras, des capitales indues, de larges plages de blanc
pour bien séparer les paragraphes ; en quoi ils se trompent, par manque
de maturité typo, ce qui est _normal_ ! C'est aussi pourquoi tant de
livres qui ne sont pas passés entre les mains d'authentiques
typographes ressemblent à des manuscrits peu attrayants, à la lecture
rugueuse. 

Les auteurs ont besoin des typographes pour présenter proprement leurs
textes (y compris pour normaliser cette présentation). Les typographes
ont besoin des auteurs pour lever des ambigüïtés, pour éventuellement
entériner un usage hors-norme mais justifié. Il faut l'aller-retour et
la synergie des compétences, mais un seul de ces domaines de
compétence n'est pas suffisant pour produire un imprimé de qualité.

   Thierry Bouche.       -----       thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx
          http://www-fourier.ujf-grenoble.fr/~bouche/