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Message : Re: numero et nom de rue (FUT : numero dans rue)

(Jacques Melot) - Lundi 20 Avril 1998
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Subject:    Re: numero et nom de rue (FUT : numero dans rue)
Date:    Mon, 20 Apr 1998 09:16:54 +0000
From:    Jacques Melot <melot@xxxxxx>

 Le 20/04/98, à 8:59 +0000, nous recevions de Yves Beaufays :

>>En France au moins, les maisons et immeubles ont depuis des
>>dizaines d'années des plaques, initialement en émail (à ne pas confondre
>>bien sur avec notre email, pardons, notre mél?), où le
>>numéro de la dite maison ou immeuble dans la rue, apparaît en
>>blanc sur fond bleu-nuit (ou marine ?).
>(…)
>
>	J'en reviens à l'entame de cette discussion, avec illico une
>digression :
>email : mél ou courriel ; une norme (je crois deviner une des marottes de
>certains) a-t-elle été définie ?


  « Mél. » (avec une majuscule, à en lire le texte de la Délégation à la
langue française reproduit un peu plus loin) se réduit en tout et pour tout
à un terme imposé à l'Administration pour le papier à lettre et les cartes
de visite [de fonction], devant l'adresse électronique. Le fait de
l'employer comme un substitut de l'anglais « e-mail » consiste purement et
simplement à aller au-delà des intentions de ceux qui ont imposé cet usage
regrettable.

  Comme le @ que contient l'adresse indique déjà qu'il s'agit d'une adresse
électronique, cette indication est redondante (comme moi et beaucoup
d'autres, vous ne mettez d'ailleurs rien devant la vôtre, après votrs
signature !). De plus, une telle décision est aux yeux de beaucoup
inacceptable en ce sens qu'elle constitue manifestement une reddition
devant la terminologie anglaise et la puissance américaine alors même
qu'elle provient d'organismes à qui nous confions le soin de notre langue.
   Je n'utilise pas « Mél. » et, bien plus, je combat son usage. De moins
en moins activement, d'ailleurs, car ce symbole tombe de lui même,
semble-t-il. Son introduction, qui est un aveu d'impuissance, a d'ailleurs
réuni dans un même tollé, chose rare, les puristes de la langue, les « gens
raisonnables » et les partisans du tout-anglais le plus débridé !

   Voici ce que l'on peut trouver sur le site de la Délégation à la langue
française.

>À la demande de la délégation générale à la langue française, la commission
>générale de terminologie et de néologie s'est penchée sur la traduction
>française de l'anglo-américain e-mail et en particulier sur le symbole à
>utiliser dans les administrations pour indiquer l'adresse électronique sur
>le papier à lettres et les cartes de visite.
>
>Le symbole retenu par la commission générale de terminologie et de néologie
>est Mél. (pour messagerie électronique), qui peut figurer devant l'adresse
>électronique, tout comme Tél., généralement utilisé devant le numéro de
>téléphone.
>
>À cette occasion, la commission générale a adopté un certain nombre de
>dénominations recommandées pour désigner les différentes notions relatives
>au courrier électronique : " adresse de courrier électronique " ou " adresse
>électronique " désigne l'adresse ; "  message électronique ", le document ;
>les termes " courrier électronique " et " messagerie électronique ",
>synonymes, désignent le système utilisé.
>
>L'Académie française vient d'approuver ces propositions, qui seront publiées
>prochainement au journal officiel. [Passé le 2 décembre 1997, sauf erreur.]
>
>L'emploi des termes concernés s'imposera alors à tous les services de
>l'État.



>	Quel serait le bon ordre (!!) quand il s'agit d'écrire une adresse ?
>exemples :
>1, rue des Abesses
>rue des Abysses, 1
>
>Vu de Belgique, la seconde solution est largement majoritaire. Il m'a
>semblé avoir entendu ou lu qu'en France, on préconisait la première manière.
>(ma question concerne les adresses en langue française, of course)


   En France on ne préconise pas la première : elle constitue tout
simplement l'usage et ce depuis fort longtemps. La seconde, lorsqu'elle est
utilisée en France, est le résultat concret d'une influence anglo-saxonne,
consciente ou non.
   Je ne peux pas parler pour la Belgique, mais il y a fort à parier que
l'usage dont vous faites état est emprunté aux Anglo-Saxons, ne serait-ce
que parce qu'une partie de la Belgique est d'obédience anglo-saxonne
(influence des Pays-Bas et population flamande).

   On note une pratique semblable en ce qui concerne les indications de
lieu. Voici ce que j'écrivais dans le même forum, le 4 décembre 1997 (« Re:
parentheses ») :

«   Dans un ouvrage écrit simultanément dans différentes langues, certaines
décisions juridiques sont prises et le lieu et la date de la publication
ont une importance décisive. Voilà ce que ça donne :

[...] Sverige, Ångermanland, Härnösand, 3 sept. 1988 [suédois]
[...] Härnösand, Ångermanland, Suède, 3 septembre 1988 [français]
[...] Schweden, Ångermanland, Härnösand, 3. Sept. 1988 [allemand]


>Merci pour l'éclairage ou les lumières.


   C'était facile : ici les jours ont considérablement rallongés depuis ma
dernière intervention...

   Salutations amicales,

Jacques Melot, Reykjavík
melot@xxxxxx


>Yves Beaufays
>scripto@xxxxxxxxx
>
>
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