Archive Liste Typographie
Message : Re: "Typographie" dans la presse ! La gloire...

(Philippe JALLON) - Dimanche 12 Juillet 1998
Navigation par date [ Précédent    Index    Suivant ]
Navigation par sujet [ Précédent    Index    Suivant ]

Subject:    Re: "Typographie" dans la presse ! La gloire...
Date:    Sun, 12 Jul 1998 12:00:36 +0100
From:    Philippe JALLON <panafmed@xxxxxxxxxxx>

Alain Hurtig écrivit, concernant l'idée d'un droit de réponse :

>Oui. Ce qui serait bien, ce serait de rectifier l'info, sans insister sur
>ce problème de piratage (le cas de Yann était quand même limite, puisqu'il
>avait agi en toute bonne foi et qu'il s'était fait méchament allumer par
>Porchez), et de présenter la liste (en envoyant la charte et en expliquant
>de quoi qu'on cause ici.

Tu confonds droit de réponse et rectificatif. Le droit de réponse obéit à
des règles juridiques très strictes.

D'abord, un droit de réponse ne doit pas être envoyé au rédacteur en chef,
mais au directeur de la publication et à lui seul ; donc, la rédac chef
serait parfaitement fondée à balancer ton message à la corbeille (de
l'ordinateur), sans autre forme de procès.

De plus, le droit de réponse a, comme son nom l'indique, pour objet de
répondre à un papier, et non pas de se faire sa petite pub gratos. Donc,
attention à l'abus de droit qui, dans certains cas, peut être invoqué par
un directeur de la publication pour ne pas publier un droit de réponse.

Attention aussi au méconnu critère de longueur. Comme je n'ai pas lu
l'article concerné, je n'en connais pas la longueur et ne sais pas s'il
concerne la liste Typo en tout ou partie. Mais vu que tu suggères d'envoyer
la charte ET le laïus - et pourquoi pas aussi le CV de l'animateur, la
photo du gestionnaire technique et une documentation sur l'irisa, pendant
que tu y es ? :-) - cela risque de faire kilométrique. Précision : un droit
de réponse doit être publié en intégralité, sans la moindre modification ;
si son texte est trop long, le directeur de la publication a tout à fait le
droit... de ne pas le publier du tout.

Enfin, le directeur de la publication pourra toujours affirmer qu'il n'a
jamais reçu ton droit de réponse par courrier électronique. Un droit de
réponse, ça s'envoie soit par lettre recommandée avec demande d'avis de
réception, soit par exploit d'huissier - mais dans ce dernier cas, ça coûte
beaucoup plus cher ;-)

Bref, autant de conditions qui risquent de faire de ton droit de réponse un
chef-d'oeuvre impublié. Personnellement, j'opterais plutôt pour l'idée d'un
rectificatif. Avantages : on peut l'envoyer directement à la redchef et
cette option préserve une relation interpersonnelle cordiale. Inconvénient
: le rectificatif est assimilé à une simple contribution extérieure et le
canard peut donc en faire ce que bon lui semble. Autrement dit, trois cas
de figure :
1 - le canard met directement ton rectificatif à la poubelle ;
2 - il publie ton rectificatif en le modifiant et en le synthétisant,
histoire de le rendre plus digeste (sauf rarissimes exceptions, les textes
larmoyants des associations ne sont pas publiables en l'état ; le revers de
la médaille, c'est que l'expéditeur pourra être déçu de la brièveté du
résultat final) ;
3 - même cas que n° 2, mais le canard dénature gravement le sens même de
ton joli texte ; dans ce cas, tu auras droit, là aussi, à un... droit de
réponse !

>Tu t'en occupes ? Sinon, je peux faire ça cette semaine (ou Jacques, ou
>n'importe qui d'autre, d'ailleurs...)

Un droit de réponse ne peut être envoyé que par le responsable légal ou par
toute personne dûment mandatée par lui, c'est-à-dire munie d'un pouvoir
spécial qui pourra d'ailleurs - à bon droit - lui être réclamé par le
directeur de la publication.

Voilà voilou, bon courage ! :-D

PS : Inutile de te préciser que les patrons de presse - à commencer par
moi, évidemment - détestent les droits de réponse... et qu'en général, ils
font tout ce qui est en leur pouvoir pour ne pas les publier.


Philippe JALLON	panafmed@xxxxxxxxxxx
Directeur de la publication / Chief Editor    Médias interAfrique
(magazine mensuel / monthly publication)
Adresse / Address
10, place du 19-Mars-1962 - 93100 Montreuil - FRANCE
Phone/fax : +33 1 55 86 06 06