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Message : Bouffe Typo : un parcourt personnel...

(Thierry Bouche) - Mardi 27 Octobre 1998
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Subject:    Bouffe Typo : un parcourt personnel...
Date:    Tue, 27 Oct 1998 21:58:31 +0100 (MET)
From:    Thierry Bouche <Thierry.Bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Je lis différents comptes-rendus de cette bouffe, qui me font penser
que j'ai réellement dû me tromper d'adressse, ce dont je me doutais un
peu, à vrai dire...

D'abord, je suis arrivé en retard, vers 20h, à l'adresse indiquée sur
le papier froissé que je tenais à la main, sur lequel j'avais imprimé
le mail d'Alain en Lucida Typewriter. Un type était justement en train
d'achever l'interphone : j'en profite pour passer avant que la porte
ne se referme. Je remarque tout de suite que le type en question a un
physique de plongeur qui n'a pas assez décompressé à la dernière
remontée : c'est sans aucun doute Olivier Randier. Nous parvenons
tous les deux plus ou moins ensemble à l'étage où Patrick Cazaux nous
accueille avec moultes commentaires sardoniques. Les enfants d'Alain
tournent autour de nous en sautillant, comme une tribu de cannibales
se félicitant par avance du bon repas que voilà.

Je pénètre alors dans une pièce au milieu de laquelle une longue table
de banquet trace un tiret de plus d'un cadratin. Des tas de gens sont
assis là, dont on me communique l'adresse électronique. En général,
ils ressemblent plutôt aux abonnés absents d'une autre liste. 

Je finis par m'asseoir entre les deux jeunes filles de la soirée :
l'une serait une connaissance personnelle d'Alain (en fait, ils n'ont
pas l'air de se connaître du tout : ils se voussoient) l'autre étant
une abonnée de la liste qui aurait posé une question deux ou trois ans
auparavant (en fait, si j'ai bien saisi : longtemps avant que la liste
ne soit créée), à laquelle j'aurais répondu de façon définitive et
barbichue, et qui n'ose plus s'exprimer (sur la liste ou ailleurs)
depuis. 

Il y a beaucoup de bouteilles sur la table, je commence à boire
l'excellent blanc gouleyant qu'on me sert, tout en attaquant ce qu'on
me présente pour du guacamole, mais qui est à l'évidence un avocat
broyé avec de l'ail, selon une recette plus martiniquaise que
mexicaine. J'ai en face de moi un grand costaud qui, à plusieurs
reprises, insistera sur la possibilité offerte par la PAO d'avoir une
police constituée des os d'un bras, et d'animer « on-line » le
développement de ce bras. J'imagine qu'il s'agit là d'une menace de la
part de Jef Tombeur, et je décide de m'écraser.

Le rouge succède au blanc, j'observe Martine (la jeune fille de
droite) dont la mâchoire inférieure tombe, puis se décroche carrément,
visiblement incrédule au spectacle de l'emportement suscité par
l'unique sujet de débat : comment bien noircir quelques centimètres
carrés à l'aide de signes de quelques millimètres de haut. Pendant ce
temps, la jeune fille sur ma gauche tente de me convaincre des vertus
de Sabon, au seul titre que le vieux Tschishold aurait trempé dans
cette affaire.

Un autre blanc arrive, et des gâteaux. Je le trouve sirupeux, et j'en
déduis que j'ai déjà trop mélangé car je ne reconnais pas le blanc du
début. Je commence à perdre pied. JP Lacroux est en train de démolir
les _Chants de Maldoror_ d'Alain avec des yeux brillants qui semblent
invalider la totalité de ce qu'il dit. Rondinet évoque les débuts de
la µÉdition sur rotative « à un coup ». 

Il y a aussi cette histoire de poches ajustés à la pointure du pouce,
qui restera à mon sens comme le grand moment de la soirée (c'est
marrant comme chaque soirée invente _une_ idiotie magnifique : la
dernière fois, ç'aura été l'accent en essuie-glaces pour le second e
d'événement, cette fois-ci l'habillage du pouce pour livres de
poche avec blanc de petit fond insuffisant).

Malheureusement, la table était trop longue et je ne parviens pas à
décider avec certitude si oui ou non les autres descriptions
correspondent à la même soirée. Pourtant je crois bien que c'est avec
Olivier que nous avons refait le monde pendant qu'Alain ronflait dans
le canapé, les autres convives évanouis...


Thierry Bouche, Grenoble.