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Message : Re: Renfoncements

(Thierry Bouche) - Mercredi 03 Mars 1999
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Subject:    Re: Renfoncements
Date:    Wed, 3 Mar 1999 15:21:02 +0100 (MET)
From:    Thierry Bouche <Thierry.Bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Concernant « Re: Renfoncements », Franck Pommereau écrit : «
» > dans quelle langue ?
» 
» Ma question portait sur le français

ma question à moi était : dans quelle langue, ces conseils ?

Il y a deux écoles (au moins).  Celle des anti-pléonasme, et celle de
la régularité. 

Les uns estiment qu'il ne faut jamais surbaliser : donc renfoncement
pour signaler un alinéa, mais pas pour le premier alinéa d'un
paragraphe précédé par une ligne blanche (par exemple, il y a des
variantes qui s'en tiennent au chapitre uniquement, etc.)

Les autres estiment qu'on empile des signaux visuels : un alinéa
commence toujours par un retrait, un paragraphe sera marqué par une
ligne blanche supplémentaire, etc. Je crois que JPL en a fait un
principe. 

Indépendamment de ces diktats, il y a la raison graphique, qui fait
que telle disposition obscurcit, équilibre, simplifie, « modernise »
(c'est fou comme cette expression est utilisée pour masquer des
arbitraires esthétiques).

Il me semble que l'approche de Tschichold est plutôt à ranger dans
cette troisème catégorie [version simplificatrice], mais comme il
n'explique jamais d'où viennent ses principes, on ne peut que
spéculer.

D'un point de vue purement graphique, une ligne avec retrait d'alinéa
sous un titre centré déséquilibre (dynamise diront d'aucuns [dont je
suis])  la compo. Sous un titre au fer à gauche, dans un caractère
quasi identique à celui du texte, le renfoncement peut être nécessaire
pour éviter des confusions. Les français ont eu tendance à toujours
utiliser le renfoncement, me semble-t-il. 

Ça répond pas des masses, hein ?

                    ******************************

À propos du Tschichold, justement, c'est un cas d'étude intéressant
(2° éd. française, chez Allia). Les chapitres démarrent toujours au
fer avec une quasi-lettrine non pendante. Je n'ai pas repéré de
paragraphes, mais des sections qui sont dotées d'un titre en italique
centré, sous lequel le premier alinéa est renfoncé. En revanche, dans
la postface de M. Paris, on trouve des paragraphes, séparés par _deux_
lignes blanches, et dénués de retrait d'alinéa mais dotés de cette
construction de type lettrine avec petites caps pour le premier
mot. C'est très laid, et assez inconfortable. Personnellement,
j'aurais soit sauté une ligne et renfoncé, soit mis un cul-de-lampe ou
trois astériques et redémarré comme elle. Je ne sais pas trop dire
pourquoi cette demi-mesure me met tellement mal à l'aise.

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  ThB 
   ~