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Message : Re:

(Lacroux) - Jeudi 18 Mars 1999
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Subject:    Re:
Date:    Thu, 18 Mar 1999 12:52:24 +0100
From:    Lacroux <lacroux@xxxxxxxxx>

Jean Fontaine a écrit :

>    Si c'est les contre-exemples pathologiques qui servent d'arguments aux
> adversaires du méchant « surcodage », je peux jouer aussi à ce petit jeu...

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Jouez tant que vous voudrez, docteur... mais il me semble que vous avez mal lu
les messages précédents et que vous confondez deux choses bien différentes : le
surcodage (en l'occurrence la surponctuation) de phrases « saines » et le bordel
graphique engendré par des phrases « pathologiques ». Si ce genre d'amal-game
vous sert d'argument, je ne suis pas sûr de vouloir jouer bien longtemps.
Pour ma part (je personnalise un chouïa à cause du « surcodage », qui n'est
certes pas mon bien mais que je dénonce fréquemment et avec plaisir), je crois
avoir écrit que la profusion de signes de ponctuation est un « symptôme »
inquiétant (sauf, évidemment, s'il s'agit d'un jeu, d'une pratique maîtrisée).
S'imaginer que la ponctuation va rendre présentables des phrases mal bâties est
une croyance qui relève du charlatanisme. Une phrase « saine » peut être
surponctuée. Un bordel noir, non : s'il a reçu la ponctuation qu'il mérite, il
grouille nécessairement de signes.
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> (Ce n'est pas que je tienne moi-même mordicus à une ponctuation
> « logique », mais j'attends toujours d'être convaincu de ses inconvénients...)

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Moi, je tiens à une ponctuation logique... Ce que je récuse, c'est la nécessité
(et même l'existence autonome...) d'une « logique » graphique. Les exemples «
pathologiques » qui vous consternent résultent de la stricte application de cette
« logique graphique ». Le bon diagnostic ne consisterait-il pas à réserver le
qualificatif « pathologique » à cette « logique graphique » artificiellement
isolée ? Puis à se tourner vers la seule logique susceptible d'éliminer
l'éruption de tous ces vilains petits boutons de ponctuation : celle du discours
? (Est-il besoin de préciser que cela ne signifie nullement que tout discours
doit être logique ?)
Cela n'éliminera pas les cas particuliers (qui n'ont pas commencé hier à être
irritants...). Mais qui croit encore que les conventions typographiques, la
ponctuation, la langue écrite constituent un vaste système (ou un magasin
d'accessoires) où il suffit de puiser négligemment pour satisfaire sans peine
tous nos petits besoins, même les plus rares, les plus inattendus ?
« Avez-vous lu Quo vadis ? »
Phrase simple, sans pathologie apparente. Un ou deux points d'interrogation ?
Cordialement,
Jean-Pierre Lacroux
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Surcoder, c'est prendre le lecteur pour un con.