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Message : Re: Souligner ou pas (fut: Police pour les URL)

(Patrick Cazaux) - Jeudi 08 Avril 1999
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Subject:    Re: Souligner ou pas (fut: Police pour les URL)
Date:    Thu, 8 Apr 99 13:56:55 +0200
From:    Patrick Cazaux <pcazaux@xxxxxxxxxxx>

Pommereau Franck disait le 8/04/99 8:45 :

>Alors dans tout ça, mon avis innocent c'est de ne pas voir ce qu'on
>lui reproche : quand le souligné est fait comme il faut, c'est à dire
>sans couper les lettres descendantes, en quoi est-il abbérant ? Car
>enfin, mesdames et messieurs les typographes, seriez-vous jaloux des
>dactylographes pour refuser cette invention ?

Le soulignement en soi n'est pas une aberration. Pourquoi le serait-il ? Ce qui est gênant, c'est que justement les logiciels courants (je sens qu'on va me sortir Tex ou 3b2 alors je me borde) ne permettent pas de paramétrer le souligné de façon satisfaisante : on ne maîtrise ni son épaisseur, ni sa distance au texte ni sa couleur.
La typo au plomb ne l'utilisait pas parce que c'était compliqué à mettre en oeuvre. Elle a donc développé des méthodes de mise en valeur qui s'en passent. Et il faut bien dire que les invariants typographiques sont assez nombreux, et qu'il est plutôt sain d'éviter la tentation de la sur-signalisation. Dans cette optique, ne pas souligner c'est éviter d'en faire trop. On voit trop souvent des textes rouges cap gras ital souligné. Si l'on pouvait les faire clignoter, je suis sûr qu'on le ferait.
Mais dans la mesure où le souligné acquiert une pertinence, et c'est le cas pour les URL me semble-t-il, je suis favorable à son utilisation. Et même, je souhaiterais qu'on améliore la chose pour permettre de le dominer complètement, dans le sens indiqué plus haut.

Quant aux dactylographes, ils font référence à des normes inculquées dans des écoles qui ne sont pas les nôtres, et qui répondent non pas à une nécessité de composition de documents multiples et variés mais au contraire d'une variété très restreinte (courriers, rapports, documents d'entreprise très simples...) avec un outil très limité, la machine à écrire. on enseigne par exemple en dactylographie qu'il faut toujours sauter deux lignes entre les paragraphes et que la première ligne doit avoir un retrait de 2,5 cm. C'est comme ça et pas autrement, sinon zéro à l'examen. De même, on enseigne que les noms propres se composent tout en cap.
Je ne reproche rien aux dactylos, mais beaucoup à l'esprit normatif étroit qui a présidé à la création de ces règles, que l'on peut estimer valables dans un courrier, mais certainement pas dans d'autres types de documents. Or on persuade les dactylos que leur norme est universelle, et ça c'est très grave.

Patrick Cazaux
Cadratin
patrick.cazaux@xxxxxxxxxxx