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Message : Re: Des notes partout

(Michel Bovani) - Lundi 30 Août 1999
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Subject:    Re: Des notes partout
Date:    Mon, 30 Aug 1999 21:24:48 +0200
From:    Michel Bovani <michel.bovani@xxxxxxxxxx>

» > Non. En plus, on n'est pas honnêtes, personne n'a rappelé que cm a
» > été conçue quand PostScript n'existait pas et quand les meilleures
» > imprimantes se traînaient à 100ppp.
»
» C'est une explication, pas une excuse.

Ni l'un ni l'autre puisque c'est faux.

Comment ça c'est faux ? Je me relis et je ne vois rien de faux dans ce que j'ai dit.

CM a été conçue comme un dessin
« absolu » à la définition de DVI (plus de 6 000 dpi ?).  Le but étant
je crois de reproduire le tracé des poinçons d'une police Monotype,
donc la graisse insuffisante est peut-être seulement la conséquence du
même défaut à la conception que pour les premières numérisations : on
reproduit un modèle absolu, pas le résultat obtenu dans la réalité
après défonce.

Quoique dans une certaine mesure, le système de hints très puissant de
metafont (un langage de programmation complet qui peut imprimer des
glyphes différents en fonction de la définition, par exemple supprimer
un empattement pour les très petits corps, et qu'on perd en utilisant
une version type 1...) permet de corriger ça : chaque imprimante a
« son »  CM...

Bon voilà, et si Knuth avait choisi Didot chaque imprimante aurait « son »
Didot. Il parviendrait peut-être même à rester lisible (ce qui serait une preuve de la qualité absolue de metafont, donc de l'existence de Dieu). Mais à 100 ppp, ça ne serait plus Didot. Tandis que cm reste cm, quoi qu'il arrive. Bref cm est à la fonte ce que la Coccinnelle est à la bagnole, la Vache Qui Rit au fromage, Alexandre Dumas à la littérature... Si Barthes réecrivait aujourd'hui ses mythologies, il y aurait un article sur cm.


--- Michel Bovani