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Message : Re: [XP] espaces et cadratin Re: More comments on "RÈflexions" (Olivier RANDIER) - Vendredi 08 Octobre 1999 |
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Subject: | Re: [XP] espaces et cadratin Re: More comments on "RÈflexions" |
Date: | Fri, 8 Oct 1999 17:51:55 +0200 |
From: | Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxx> |
>At 22:26 +0100 29/09/99, Jean-Denis Rondinet wrote: >> Selon le Cours de linotypie de l'Ecole des opérateurs (1963), « dans la >>mesure du possible, il est bon d'utiliser les espaces-bandes donnant un >>blanc moyen en rapport avec le corps de la police employée (blanc moyen >>entre les mots : un tiers du corps) ». >> >Tischold consacre un chapitre de son livre à ce problème, en signalant que >la valeur de l'espace désormais fixée à un tiers de cadratin pose problème, >car elle est très serrée. L'examen des spécimens rapportés lors de notre expédition dans le lointain Val-de-Marne est à cet égard très éclairant. En fait, il semble que ce soit la Linotype qui est à l'origine de certaines légendes tenaces. Dans les fontes de labeur en plomb, ainsi que dans leur version électronique la plus courante, le corps correspond à l'oeil des caps plus les descendantes, plus un talus de pied et de tête (seuls les accents débordent d'environ la moitié de leur hauteur). En linotypie, par contre, les talus de pied et de tête ont disparu. Donc le cadratin Lynotype est proportionnellement plus petit. Si on règle l'espace-bande à 1/3 de cadratin, l'espace fine à 1/4 de cadratin est distinctement plus petite. Au plomb, l'espace-mot naturelle approche plutôt un quart de cadratin, donc la fine ne peut pas faire un quart de cadratin. Comme les métriques des fontes électroniques se rapproche plus de celles des fontes au plomb, il est absurde de régler la fine selon les règles de la Linotype. D'autant que, combiné à l'ambiguité de l'interface d'XPress à ce sujet, cela aboutit à un réglage absurde de la fine à 1/8 de cadratin (25% d'un demi-cadratin). Si l'on veut un rapport entre l'espace-mot et la fine qui se rapproche de celui de la Lynotype (quoiqu'on pense des espaces en Linotype), il faudrait régler la fine à la valeur suivante : 1 1 _ x _ 4 4 x = _____ 1 _ 3 Si l'un de nos matheux pouvait me calculer ça, je suis particulièrement nul en calcul de fractions... >Moralité : lisons, relisons Tischold. Ben, justement, relis-le (p. 124-125) : « La composition serrée ["au tiers", c'est-à-dire avec espace-mot à un 1/3 de cadratin] est la conséquence d'une expérience optique : l'ancien espacement d'un demi-cadratin déchiquette les mots de la composition et rend leur compréhension difficile. » « L'espacement de Gutenberg et des XV° et XVI siècles était encore plus étroit que celui exigé aujourd'hui. Il était inférieur à la force d'un i et on devrait alors plutôt parler de composition au quart. » En fait, 'Ti schold ;-) parle de composition mécanique (« quand on compose à la machine », p. 126). Ce que je comprends, c'est que dans les premiers temps, en composition mécanique, l'espace était réglée sur un demi-cadratin (cadratin Linotype), ce qui était trop important. Tschichold milite pour l'espace au tiers, mais dit que cette règle impose, pour l'allemand, de renoncer à certaines règles anciennes, qu'il juge impraticables. Bref, c'est très daté, et ne nous éclaire en rien sur les pratiques actuelles. Par contre, ça nous donne des indications précieuses sur la technologie de l'époque, et ses conséquences sur les définitions de termes qu'on emploie imprudemment aujourd'hui. Pareillement, même au plomb, le cadratin n'a pas la même définition, selon que l'on parle de labeur ou de titrage. Dans ce qu'on a rapporté, il y a un Romain c. 24 et un Romain Initiales c. 24. Eh bien, les Initiales, si on mesure la hauteur d'oeil des caps, font un bon 30 points ! Parce qu'elles sont fondues pratiquement sans talus en dessous de la ligne de base (la queue du Q déborde comme un accent). Comme il s'agit d'une fonte sans bas de casse, donc sans descendantes, le talus de pied n'est qu'un gachis de plomb inutile. Résultat, le cadratin en titrage est proportionnellement beaucop plus petit qu'en labeur. Au secours ! >_Livre et typographie_, Éd. Allia, 1994, Paris. Un achat indispensable... Olivier RANDIER -- Experluette mailto:orandier@xxxxxxxxxxx http://technopole.le-village.com/Experluette/index.html Experluette : typographie et technologie de composition. L'Hypercasse (projet de base de données typographique), l'Outil (ouvroir de typographie illustrative).
- Re: [XP] Re: More comments on "RÈflexions", Patrick Cazaux (29/09/1999)
- Re: [XP] Re: More comments on "RÈflexions", Jean-Denis Rondinet (29/09/1999)
- Re: [XP] Re: More comments on "RÈflexions", Alain Hurtig (06/10/1999)
- Re: [XP] espaces et cadratin Re: More comments on "RÈflexions", Olivier RANDIER <=
- Re: [XP] espaces et cadratin Re: More comments on "RÈflexions", Arnaud Launay (10/10/1999)
- Re: [XP] espaces et cadratin, Jean-Denis Rondinet (11/10/1999)
- Re: [XP] espaces et cadratin, Arnaud Launay (11/10/1999)
- Re: [XP] espaces et cadratin, Franck Pommereau (12/10/1999)
- Re: [XP] espaces et cadratin, Jean-Denis Rondinet (12/10/1999)
- Re: [XP] espaces et cadratin, Arnaud Launay (12/10/1999)
- Re: [XP] espaces et cadratin, Michel Bovani (12/10/1999)