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Message : Re: italiques, inclinees, origine

(Michel Bovani) - Lundi 11 Octobre 1999
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Subject:    Re: italiques, inclinees, origine
Date:    Mon, 11 Oct 1999 21:15:07 +0200
From:    Michel Bovani <michel.bovani@xxxxxxxxxx>

» Certains utilisent une police en romain avec la fonction "italique" de
» XPress par exemple pour en faire des caractères inclinés mécaniquement
» "en italique". Mais l'interet d'une police en italique, à mon avis,
» c'est que certaines lettres sont dessinées spécialement (F, Q, E, etc.)
» Et c'est beaucoup plus beau à l'?il. Approches identiques ou pas. Qu'en
» pensez-vous ?


Ben oui, évidemment. C'est un point de la FAQ, ça, quoique ça soit
aussi une sorte de passage obligé de toutes les sensibilisations à la
typo (vrais italiques, vraies petites capitales, etc.).

Pourquoi pas des vraies ligatures ? tu veux nous ruiner !

L'oblique mécanique
¤ est facile à faire
Oui, mais seulement par grand vent :-)

¤ peut avoir un emploi, je lui connais même des défenseurs désirant
distinguer deux formes d'emphase

Ce sont des défenseurs defencés et indéfondables...

¤ ne remplacera jamais un vrai italique.

À noter par exemple que certaines polices type 1 vendues pour une
fonte Oblique ou Italique en soi sont des oblicisés mécaniques :

         "Helvetica",
        "Courier",
        "AvantGarde",
        "Univers",
        "Optima" (corrigé dans une version récente),
        "Futura",
        "NewsGothic",
        "EuroStyle",
        "TektonMM",

Ça va jusqu'à l'amaigrissement des fûts ? (Pas chercher la contrepéterie : y'en a pas !)


Mon propos était complètement différent, et portait sur le dessin des
petites caps italiques (ici, via  des bouts de ficelles, donc avec
l'idée de fontes virtuelles, concepts j'imagine très virtuel pour
toute personne qui n'a jamais utilisé TeX...). On ne demande pas du
tout la même chose à des caps et à des petites caps, en particulier
les petites caps doivent certes adopter la forme des lettres
capitales, mais conserver la graisse et l'oeil des bas-de-casse
environnantes, tout en permettant une lecture plus continue et
« silencieuse » que les caps. Ceci peut signifier retoucher les
approches, banaliser les formes, rogner les idiosyncrasies trop
voyantes.

Si on regarde un peu en arrière, on s'aperçoit que la notion de cap
italique n'est pas très fixée, et correspond à trois dessins :
utiliser les caps du romain, dessiner des caps « swash » cohérentes
avec la cursivité de l'italique, incliner des caps de romain (pas
mécaniquement). De nos jours, c'est cette dernière variante qui est le
standard de fait, avec toujours la possibilité de glisser dans une
police d'ital un grain de folie ou de préciosité qu'on ne pourrait pas
se permettre dans le romain (T de Baskerville, J de Janson, k de
Granjon, etc.). Noter que toute fioriture est apréciée sur une lettre
initiale (le cas le plus fréquent de l'emploi des caps), mais altère
la lisibilité des lettres intermédiaires. Je _crois_ que pour les
petites caps ital (invention beaucoup récente...) j'aurais tendance à
préférer le dessin le plus anonyme possible, ne pas essayer de
recopier en réduction les vraies caps, parce que les fonctions (et les
conditions de lecture) ne sont pas les mêmes.

De toutes façons, des fontes qui proposent des petites caps ital, y'en a pas tant que ça. Ce sont souvent des MM, ce format permettant apparemment de fabiquer des variantes à la louche, ce qui me le rend louche, justement... Et puis vraiment, on peut s'en passer, c'est presque aussi inutile que le gras double !

Thierry Bouche, Grenoble.



--- Michel Bovani