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Message : Re: Corps 12 (suite) (Olivier RANDIER) - Vendredi 05 Novembre 1999 |
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Subject: | Re: Corps 12 (suite) |
Date: | Fri, 5 Nov 1999 23:01:55 +0100 |
From: | Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxx> |
>>>> On approfondira après le Banquet typo, lors duquel on aura bien regardé >>>> ces blocs de plomb. > >>Où en êtes vous après la digestion ? > > Eh bien, pour ce qui concerne la Linotype « sans talus », ça n´en était >pas : la ligne-bloc sortait d´une Ludlow, machine à titraille qui a comme >caractéristique de toujours fondre une ligne-bloc de 12 points d´épaisseur >(et de 21 douzes de large), quel que soit le corps, avec pour les corps de >plus de 12 points un débord en tête et en pied : > > +++++++++++++++ > +++++++++++++++ > +++ Fig. 1. -- Une ligne > +++ de Ludlow, gros corps, > +++ vue de côté ; le débord > +++ (le crénage) reposera > +++ sur des interlignes > +++ ad hoc pour résister > +++ à la pression. > > Mais notre sagacité a été prise au dépourvu devant trois des casses >typo. > L´une contenait une police dont les cap étaient fondues sur une >épaisseur moindre que leur corps (comme une police de titraille : pas de >talus de pied ; permet un sous-interlignage pour des lignes de titres tout >cap), mais comprenant des bdc fondues sur des épaisseurs différentes. On >suppose donc qu´on parangonnait chaque mot en cas de mélange bdc-cap ! >J´imagine qu´il fallait menacer sérieusement le typo pour le forcer à >bosser avec ça ! > L´autre était une scripte dont les « p » et les « q » montraient des >dessins totalement différents. Le Typothon était fort partagé : n´y >avait-il pas eu erreur de distribution, avec par-là même des lettres « pas >de la paroisse » ? En fait, nous avons vu un spécimen de cette police >(Mistral, je crois ?) dans le Méron et dans le Muriel Paris : cette >disparité radicale entre les deux lettres soeurs était volontaire. En fait, il s'agissait de la même fonte, un Scribe, de Jacno. Pour les lettres fondues sur des corps différents, le problème n'est même pas entre caps et bas de casse, puisque le f est fondu sur un corps double du x, par exemple. Mais je soupçonne qu'il y avait une bidouille de prévue. À mon avis, ce n'est pas un hasard si le corps était exactement double. J'avais l'intention de demander à notre vendeur comment il s'en servait. J'enquête et on en discute. En tout cas, entre ce Scribe à corps versatile et la fonte de Didot Initiales sans descendantes, la notion sacrée de cadratin en a pris un coup, comme je le soupçonnais. > La troisième, un petit corps ital dont les lettres étaient fondues sur >un socle en forme de « Z », contenait des espaces de forme très complexe >(en « Z » aussi) et usinées... en bois ! Pas vraiment un Z, t'avais trop bu de beaumes-de-venise, plutôt cette forme : \ \ \ \ / / C'est la seule façon, je pense, de faire tenir sur des plombs des lettres très inclinées, qui doivent presque se toucher et sont trop fines pour autoriser un crènage important. J'imagine que l'anglaise de Didot devait fonctionner pareil. Je crois que je comprends pourquoi les espaces étaient en bois : je suppose que les espaces, ça s'abime vite. Pour les fontes « normales », on peut toujours bricoler des espaces en retaillant des morceaux de plombs (j'ai trouvé de telles espaces bricolées pendant le tri). Mais ces espaces avec un coin rentrant, c'était sûrement plus facile à tailler dans du bois... Olivier RANDIER -- Experluette mailto:orandier@xxxxxxxxxxx http://technopole.le-village.com/Experluette/index.html Experluette : typographie et technologie de composition. L'Hypercasse (projet de base de données typographique), l'Outil (ouvroir de typographie illustrative).
- Corps 12 (suite), Jean-Denis Rondinet (05/11/1999)
- Re: Corps 12 (suite), Olivier RANDIER <=
- Re: Corps 12 (suite), edith andrieu (09/11/1999)