Re: Typographie et livre électronique [reverie]

[Eric Angelini <keynews.tv@xxxxxxxxx>]

Il y  toujours eu un plaisir des outils (la faux, la pierre bleue
du lavoir, le bouton en cuivre du télégraphe morse), et une haine
de cet outil, concommittante, vécue par ceux qui les pratiquent
(ampoules aux mains, pénibilité, codage idiot et répétitif). Pa-
reil pour l'écriture (la plume d'oie, les Sergent-Major chères à
JLP, le pinceau pour noces de kanas ;-), laquelle « écriture »
est un calvaire pour ceux qui _doivent_ la pratiquer aujourd'hui
(orthographe, syndrome du canal carpien, radiations...), soit 
95% des 'saisisseurs-écriveurs' : imaginer la révolution de la 
commande vocale, puis de la télépathie AO ! La lecture aura tjrs
ses fétichistes, nostalgiques, collectionneurs, amoureux, listes
de diffusion etc. et c'est très bien, mais le découplage du texte
et du papier est consommé depuis belle lurette ; peut-être sera-t-il
même inutile de lire, dans bcp de cas, du moins lire comme ³avant² :
à quoi bon se taper des centaines de page de jurisprudence quand
il suffira de demander oralement à un robot l'état du droit en une
certaine matière ? Pareil pour les bases de cyber-diagnostic en mé-
decine. Achetez donc un bureau en kit chez Ikéa et voyez comme la
« lecture » traditionnelle a été évacuée du mode d'emploi... Il ne
faut pas oublier qu'il y a une _obligation_ de lecture très pénible
pour des tas de gens (aussi agréable à pratiquer, parfois, que le 
fauchage des blés sous le soleil, 10 heures durant). Si un savoir, 
une mémoire, une humanité, etc. peuvent être transmis mieux, plus 
vite, plus efficacement, moins cher qu'avec de l'encre et du papier, 
ma foi... La soirée thématique d'Arte sur le papier, il y a 6 mois, 
montrait bien tout ça.
EA, fasciné depuis son enfance par le Carborundum du repasseur.