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Message : RE: Typo et livre élect. (+voix)

(Jef Tombeur) - Mardi 23 Novembre 1999
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Subject:    RE: Typo et livre élect. (+voix)
Date:    Tue, 23 Nov 1999 12:55:05 +0100
From:    "Jef Tombeur" <jtombeur@xxxxxxxxxxxxx>


|-----Message d'origine-----
|De : Pierre Hallet [mailto:pierre.hallet@xxxxxxxxx]
|Envoyé : lundi 22 novembre 1999 21:41
|À : typographie@xxxxxxxx
|Objet : Re: Typographie et livre électronique [long]
Les économies que permet le livre-é permettront aussi de
|mieux rémunérer un auteur. L'auteur lambda choisira
|qui, un éditeur papier français qui lui donne X % ou
|un éditeur électronique mondialisé qui lui donne le
|double ?
|
Je crois surtout que, comme pour la photo libre de droits, l'éditeur
mondialisé proposera un pourcentage moindre, mais que cela sera plus
rentable pour l'auteur... qui réussira à calibrer un produit pouvant se
vendre partout.
Comme me dit un ami photographe : "Plus c'est simple, plus ça se vend en
ligne. Je suis loin des 40 ou 45% des agences françaises, mais ça peut
rapporter plus en un mois qu'en un an."
La qualité est irréprochable pour ces images. Numérisation très haut de
gamme, retouches indécelables, etc.
A l'impression, les gains en qualité et durabilité des "tirages" sont aussi
remarquables.
Il est donc envisageable qu'après une déferlante de titres passe-partout, on
puisse voir apparaître des marchés de niche, comme pour la petite édition
papier, avec des petits éditeurs qui tentent de soigner leurs productions
(sans pour autant égaler les livres d'art, hors de prix, réservés à des gens
fortunés ou totalement passionnés). Mais entre-temps, des savoirs se
perdront et seront (peut-être) préservés et retrouvés.
Ce que, sans trop trahir Mandel (dans Ecritures), peut se résumer ainsi :
"les évolutions sociales ? au sens large ? influent davantage que les
évolutions techniques", vaudra peut-être autant pour les écrits futurs que
pour les anciens.
Les vraies questions à se poser sont peut-être à chercher dans le rapport du
lecteur au lu. Pour le manuel, le dico, l'encyclopédie, il a sans doute
évolué (cf. mode de consultation du Grand Robert papier et de son édition
CD-ROM : le "baguenaudage" est assez différent, du moins pour mon compte).
Pour le roman, le récit, donc la re-création de son propre passé et le
processus inconscient d'envisager différemment son avenir (réel ou rêvé) en
fonction de ce qui est lu, la mise en forme du support influe-t-elle ? J'ai
tendance à penser que oui, mais cela me semble difficilement quantifiable,
discernable (personne ne lit simultanément le même livre dans une édition
originale ancienne, une édition moderne soignée, une édition courante
récente, etc.).
Maintenant, avec ces livres électroniques, la question à se poser me semble
aussi la suivante : seront-ils lus ou écoutés (avec des débits différents
selon qu'une écoute attentive ou plus superficielle est désirée) ? Après la
"lecture rapide", l'écoute rapide ? Voix masculine, féminine, au choix ?
Je ne me hazarderai pas à faire ce genre de prédiction, mais...