Re: Livre électronique : suite et fin (?)

["Pierre Hallet" <pierre.hallet@xxxxxxxxx>]

>Je trouve votre façon de placer le débat assez néfaste & simplificatrice. D'un
>coté nous avons les brillants hérauts de la modernité, ouvert & capable
>d'évolutions, futur maître du monde. De l'autre de pauvres encroutés
>réactionnaires et nationaux, destinés à disparaitre tel le tyranosaurus ex-rex.
>Le débat est plus complexe que cela.

Je sympathise avec votre réaction. Je mets les pieds dans le plat un peu
brutalement, simplement parce que j'ai l'impression que personne ne les met.
Et j'insiste, exagérément peut-être, dans l'espoir de faire réagir. Je vois
une évolution qui arrive, et je crois que refuser de l'affronter, notamment
en s'illusionnant sur la vitalité supposée des solutions traditionnelles,
est le meilleur moyen d'aller dans le mur et de se créer des lendemains qui
déchantent.

>Mais à l'opposer, je crains que si suffisament de monde y trouve son compte, en
>aucun cas, des notions de bibliophilie ne puissent arrèter les lecteurs moyens.
>Entre un objet pratique & peu chère mais froid & impersonel ou un livre papier,
>même correct, le lecteur moyen n'hésitera pas. Il prendra le plus pratique & le
>moins chère. Il est clair donc que c'est un domaine à surveiller, afin de limiter
>les dégats & éviter de se retrouver obligé à lire l'Iliade en HTML avec des
>guillements dactylographique & au fer à gauche si la direction du tout
>électronique devait être prise.

Je suppose qu'au XVe siècle le livre imprimé était « froid et impersonnel » par
rapport au manuscrit : ça ne l'a pas empêché d'éliminer celui-ci. Et n'oubliez
pas que le livre-papier ne peut économiquement plus guère baisser de prix, mais
le livre-é si. Tout raisonnement basé sur les prix respectifs sera dépassé cinq
ans plus tard.

>En résumé, la situation actuelle est incertaine. Il est largement trop tôt pour
>crier victoire ou pleurer la défaite, quelque soit son camp. Essayer de prédire
>la part de marché de votre produit nécessite des arguments plus fins & étudiés
>que les arguments digne d'une campage de pub de Seguéla que vous évoquez.

Damned !  Je ne fais pas de pub.  Je n'ai pas d'intérêt dans le livre-é, je n'ai
même pas d'actions de Softbook (je dois avoir tort ;-).  J'attire l'attention
sur une évolution future proche, en évaluant au mieux de mes connaissances et
de mes impressions à quel rythme cela évoluera.  Je peux me tromper, certes.
Mais je peux me tromper dans le mauvais sens.  Peut-être que le livre-é sera
omniprésent dans moins de temps encore que je le soupçonne...  Songez-y.

Pierre Hallet