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Message : Re: espace mot (Alain Hurtig) - Vendredi 27 Avril 2001 |
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Subject: | Re: espace mot |
Date: | Fri, 27 Apr 2001 15:09:34 +0200 |
From: | Alain Hurtig <alain@xxxxxxxxxxxxxxxxxx> |
At 13:20 +0200 27/04/01, Michel Bovani wrote: >Précisément la fonte est ITC Baskerville et l'espace-mot est de 2/5 >(0,4) de cadratin (ça doit pas être la valeur standard d'ITC >Baskerville). > Presque d'un demi-cadration, ça me paraît énorme... Mais c'est un fait que l'espace-mot tend à s'agrandir, passant du quart au tiers, et s'ouvrant encore ces dernières années. Je me permets de me citer (http://www.hurtig-toda.nom.fr/alain/outil/hermes/hermes2.html) : Quand je suis embêté avec un problème que je ne sais pas résoudre, je vais consulter Jan Tschichold (_Livre et typographie_, Éditions Allia, Paris, 1994). Je ne sais pas pourquoi, mais cet homme me fait toujours l'effet de le lire pour la première fois, et de détenir en cachette la réponse à toutes les questions que se pose l'artisan typographe. Dans son chapitre consacré aux espaces et à la composition au tiers (une espace étant de la valeur d'un tiers de la force de corps - c'est à peu près la valeur qu'elle a conservée de nos jours, même si les créateurs ont à nouveau tendance à grandir cet espace au-delà du raisonnable), Tschichold note que les espaces trop grandes déchiquettent les mots et les lignes. En particulier pour l'allemand, langue dont les mots sont très longs, il propose une composition plus serrée. Gutenberg composait au quart (l'espace ayant en fait la chasse d'un « i », voir ci-contre), ce qui procurait un gris impeccable. Tschichold rajoute qu'en allemand et avec une composition serrée, il est presque impossible d'éviter des césures fautives. _Hermès dévoilé_ est en français, mais le texte emploie des mots inhabituellement longs, et j'utilise une colonne plutôt étroite. Il me fallait donc composer serré, voir très serré. J'ai réglé la chasse optimale de l'espace à 80 % de sa valeur théorique. Pour les espaces minimales et maximales, j'ai décidé de ne pas laisser la bride sur le cou au logiciel : je le connais, il en profite pour faire n'importe quoi dès qu'on a le dos tourné. Après quelques tâtonnements, je suis arrivé aux valeurs minimales de 75 % et maximales de 85 % : une amplitude faible qui évite les espaces trop grandes ou trop petites, mais suffisante pour que le logiciel puisse travailler. (...) Au total, j'ai trouvé que le résultat était plutôt satisfaisant, et générait des espaces inter-mots tout à fait honorables. J'ai quand même eu quelques soucis avec la valeur de la « fine ». À 25 % du cadratin standard, elle amenait trop souvent les signes de ponctuation se coller à la lettre précédente (un problème de XPress, évidemment : la fine devrait à peine varier !) Ça commençait à devenir bien vers 35 %, 40 % (une valeur considérable). J'ai adopté 40 %, avant de revenir à 30 %, parce que c'était alors le phénomène inverse qui se produisait, et parfois les fines devenaient plus larges que les espaces. -- ------------------ Dans le petit nombre des choses qui m'ont plu, et que j'ai su bien faire, ce qu'assurément j'ai su faire le mieux, c'est boire. Quoique ayant beaucoup lu, j'ai bu davantage. Guy Debord, _Panégyrique_.
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- Supérieur et exposant, mea (03/05/2001)
- Re: espace mot, Jean-Michel Paris (27/04/2001)
- Re: espace mot, Maurice PROHIN (27/04/2001)
- Re: espace mot, Alain Hurtig <=