Style du _Monde_ : l'arroseur pris dans son propre jet d'eau

[Alain Hurtig <alain@xxxxxxxxxxxxxx>]

À propos du _Style du Monde_, le médiateur (R. Solé), notait hier :

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Par ailleurs, la publication du Style du Monde commence à nous valoir des
réclamations. Des lecteurs s'appuient sur ce document de 220 pages pour
dénoncer des erreurs. Christian Croisille, de Nohanent (Puy-de-Dôme), a
tiré le premier et visé juste : "En première page du Monde daté 13-14
janvier, à propos des sondages, je lis le sous-titre suivant : "En 1995
déjà, nombre de leurs pronostics s'étaient avérés erronés". Or l'abécédaire
de votre brochure Le Style du Monde, qui est un excellent instrument de
travail, ne manque pas de rappeler qu'"un fait ne peut pas s'avérer faux".
Le dictionnaire du Monde serait-il donc à usage purement décoratif sur le
bureau des collaborateurs du journal ?"

Contrairement à ce que pourrait suggérer son titre, Le Style du Monde ne
porte pas seulement sur l'écriture : il définit aussi des règles
déontologiques et professionnelles. Ce qui n'était jusqu'ici qu'une
constitution non écrite, ou un contrat de lecture implicite, se trouve
formalisé et mis sur la place publique. Autant dire que Le Monde peut être
pris à tout moment en flagrant délit de faute, sur le fond comme sur la
forme. L'interprétation philologique et doctrinale de cette bible (dont
certains articles sont contestés par des membres de la rédaction) risque
d'enrichir encore la vie du médiateur : le voilà exégète, indépendamment de
ses rôles d'interlocuteur des lecteurs, de porte-voix, d'inspecteur des
travaux finis, de juge de paix et d'équilibriste.
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L'arroseur arrosé !

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« Quand on n'a plus rien à désirer, tout est à craindre ; c'est une
félicité malheureuse. La crainte commence où finit le désir. »
   Baltasar Gracian, L'homme de cour.