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Message : Re: Word et la typo français, prosélytisme (Jacques Melot) - Vendredi 18 Octobre 2002 |
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Subject: | Re: Word et la typo français, prosélytisme |
Date: | Fri, 18 Oct 2002 16:00:39 +0000 |
From: | Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx> |
Le 18/10/02, à 15:01 +0200, nous recevions de goudal@xxxxxxxxxx :
> Le 17/10/02, à 15:21 +0200, nous recevions de goudal@xxxxxxxxxx :Il est parfaitement abusif, tant du point de vue technique que du point de vue humain, de parler ici de « respect » de la typo. À lire cela, ma première réflexion est que, ce faisant, en admettant comme évident et incontesté qu'il faut accentuer les majuscules, tout en sachant que tel n'est pas le cas, loin de là, vous ne respectez pas les personnes qui vous lisent.Le problème n'est de toutes façons ici ni l'évidence ni rien d'autre. Le problème est que l'Académie Française fixe l'orthographe et dit que les majuscules s'accentuent.
Relisez plutôt ce qui est dit des buts de l'Académie française et rappelez-vous, par exemple, l'avenir qu'ont eu des prises de position (pas très anciennes) quant à l'usage du tréma en français (aiguë qui devrait devenir ou redevenir aigüe, etc.)
Que Jacques Melot soit contre, j'avoue que je m'en tappes un peu.
Je n'ai pas pris position contre. Ce que j'écris est différent et, qui plus est, ne contredit pas l'Académie sur le fond.
Ce que j'attend de l'école c'est qu'elle transmette l'orthographe française officielle, et elle n'a pas à sortir de ce point là. Je note que Jacques Melot saute sur le problèmes des guillements français et qu'il va bientôt m'expliquer qu'on peut utiliser des doubles quotes.
Je ne saute pas ce problème. On ne répond pas à tout nécessairement. Cela dit, je participe à Typographie depuis sa création et à chaque fois que j'ai eu à en parler, j'ai toujours réaffirmé mon opposition à l'usage des guillemets anglais à la place des guillemets français.
> Je trouve que ce que vous avez fait avec cette malheureusedirectrice d'école n'est pas bien. Cela revient à donner la leçonElle n'est pas si malheureuse que ça et nous avons eu une discussion ma foi fort sympathique sur le sujet.En France, dans l'état actuel des choses et compte tenu de l'usage, la seule chose que l'on puisse dire sans se livrer à une quelconque forme de harcèlement est que rien ne s'oppose àHarcèlement, et puis quoi encore.
Tyrannie, inquisition, intrusion insidieuse de la mentalité « politically correct », etc.
> l'accentuation des capitales, dans le principe du moins, cartechniquement, comme le montre au surplus le contenu de la plupart des messages que des assertions comme la vôtre engendrent, il en va autrement. À la question « un dactylo français peut-il à l'heure actuelle taper à sa vitesse normale en accentuant les majuscules ? », la réponse est clairement négative, en tout cas dans Word.Jacques Melot serait-il un technocrate ? Il est en train de nous expliquer que ce sont des logiciels mal conçus par des américains qui doivent dicter l'orthographe française. Et puis quoi encore ! C'est comme mes étudiants qui croient que parce que c'est techniquement possible alors c'est légal !
Auriez-vous l'esprit faux ou projetteriez-vous dans ce que vous lisez ce que vous redoutez d'y trouver, ou encore ce que vous voulez y trouver ? J'ai à plusieurs reprises posé la question en ces termes et mes prises de position ont toujours été sans l'ombre d'une ambiguïté dans le sens de la condamnation de l'alignement sur ce qui nous est imposé de l'étranger, que ce soit directement ou indirectement. Contrairement à beaucoup semble-t-il, je sais encore ce que recouvre le terme « indépendance » et cela ressort fréquemment de mes interventions, au moins en filigrane.
Et bon, personne ne vous oblige à utiliser un PC. J'ai un Mac et une Sun, je tape mes accents sans aucun ralentissement.
J'ai toujours utilisé un ordinateur Apple, depuis mon premier achat d'un tel appareil en 1984, jusqu'à maintenant. Je possède sept ordinateurs à la maison, dont quatre en usage : trois Macs et un PC, machique qu'un jour j'ai dû, hélas ! acheter pour mener à bien un travail particulier qui utilisait un logiciel n'existant pas sur Mac (Virtual PC n'aurait pas suffit).
Je connais le Mac jusque dans ses rouage ultimes, et ce, depuis très longtemps, utilisant en particulier ResEdit et Resorcerer pour tous les bricolages possibles et imaginables. Il y a belle lurette que je me suis constitué un clavier personalisé (à l'aide de ResEdit) qui me permet de ne rien perdre de ma vitesse de dactylo tout en accentuant toutes les capitales. Mieux, jusqu'à une époque assez récente, je connaissais toutes les « resources » constituant le System et j'étais certainement une des très rares personnes, hormis quelques ingénieurs chez Apple (pas tous !), à connaître la fonction exacte (et la manière de tirer parti) de certaines d'entre elles, telle ROv#, laquelle n'est pas sans incidence sur le traitement des systèmes d'écriture, donc, plus ou moins directement, sur la typographie. Qui plus est, je connaissais aussi les particularité d'une grande partie des systèmes étrangers (nordiques, ukrainien, russe, tchèque, bulgare, turque, etc., etc.). J'ai arrêté de me tenir au courant il y a quelques années, car je n'avais plus temps de le faire et plus de motivation de première importance.
Même sur Mac, l'utilisation de ResEdit pour résoudre de manière complète le problème posé par l'accentuation des capitales chez les dactylo n'est pas une solution satisfaisante car, en pratique, elle n'est utilisable que par une toute petite fraction des personnes intéressées, et cela malgré la grande facilité avec laquelle on peut utiliser ce logiciel pour opérer les changements nécessaires. Il existe de personnes qui, bien qu'honorablement éduquées, sont incapables d'enfoncer un clou correctement. Ce n'est pas une condamnation, c'est l'énoncé d'un fait.
Cher Jacques Melot, dans la vision du monde que j'ai moi et que je défends, c'est au politique à dicter sa loi sur le technique (et l'éconnomique, mais on sort dela typo ici).
Tout se tient et donc on ne sort de rien du tout (attentions aux mécanismes de défense).
Cela dit, vous devriez avoir compris que ce que vous dites de vous s'applique intégralement à moi. Personne (façon de parler) ne condamne plus durement, avec plus de brutalité que moi (j'espère que si, toutefois !) ces fabricants de logiciels qui n'ont en vue que le marché anglophone en ce qui concerne la mise au point dans le détail. Je condamne, par exemple, les fabricants d'Eudora, logiciel dans lequel, pour chercher un mot comportant des signes diacritiques dans un groupe de message, il faut recourir à une gymnastique fastidieuse et source d'erreur, signe évident d'une discrimination consistant à considérer que les termes comportant des caractères diacritiques ne représentent qu'un aspect marginal, la seule langue utilisée en pratique par les « personnes qui comptent » étant l'anglais (une « localisation » pour les autres langues, sans changement fonctionnel, devra bien suffire pour le tout venant des utilisateurs illettrés du « reste du monde » : vu des États-Unis, le reste, c'est vague et, à vrai dire, pas grand chose, surtout des emmerdements...). Dans Eudora encore, la fonction « upper case » dans le menu « Message plug-ins » ne capitalise que les lettres sans signe diacritique : eh bien, voyons ! « ça suffira bien... », donc, là encore, je condamne, ni plus ni moins. Il existe bien une francisation d'Eudora, mais je doute fort qu'elle ait un quelconque effet sur tout cela, puisqu'il s'agit de programmation. Notez que dans le cas du module de mise en capitales, il aurait suffit d'utiliser une table de translittération dont on aurait, tout à fait dans l'esprit Mac, fait une « resource » ; non, il a fallu que la liste des lettres concernées soit incluse dans le code, d'où aucun bricolage possible pour arranger les choses. Quant à l'orthotypographie française, elle n'y est en rien respectée (guillemets, espaces insécables et autres). Etc., etc. Malgré un certain nombre d'efforts indéniables et manifestes fait au cours des années, la version française de Word reste encore imparfaite du point de vue de la typographie de base (un pilote de clavier adapté à la frappe des caractères accentués et coïncidant avec l'azerty ordinaire pour le reste devrait être fourni et installé automatiquement. L'option d'accentuation automatique des capitales est un pas dans ce sens, mais elle ne fonctionne que dans le cas de mots reconnus par le dictionnaire. L'insertion d'une espace insécable de largeur normale devant les le point d'interrogation, d'exclamation, etc., au lieu d'une fine, reste inadmissible. Cela demande, certes, une programmation spéciale de la version française du logiciel, mais c'est le prix à payer pour avoir un logiciel de traitement de texte digne de ce nom. Il est incompréhensible qu'on ait pas encore réussi à leur imposer cela !
Si il est clair que la volonté générale que semble s'établir est d'abandonner devantla moindre difficulté technique, je ne partage pas cet avis.
Notez le une fois pour toutes : moi non plus. Je ne m'incline jamais (sauf, dans certains cas, devant plus faible que moi).
Dernièrement on m'expliquait ce qu'était un réglage entre cuir et cher. Qui consistait à mettre des cales sur le cylindre de la presse pour rattraper des imprecisions dans de hauteur. Clairement c'était un peu plus compliqué que de tapper des accents sous Word. Ces gens là qui faisaient bien leurs métier auraient-ils dû abandonner sous le prétexte Melotien que c'est un peu plus long ?
J'espère que vous avez maintenant compris que votre réponse, complètement à côté, était un coup d'épée dans l'eau : je suis le premier à ne pas me laisser arrêter par la technique. J'ai été rédacteur en chef d'une revue scientifique pendant plusieurs années, et je puis vous garantir que tous les obstacles techniques s'opposant à une production rigoureuse et exacte ont été surmontés, sans exception et jusque dans le moindre détail. Les citations d'articles japonais ont été faites en japonais (non translittéré), une diagnose russe écrite avec des caractères disparus dans la réforme de l'orthographe qui a suivi la révolution d'octobre 1917, tel le jat, a été imprimée à l'identique de l'original, après avoir fabriqué les caractères manquants avec un logiciel approprié, etc. Bien entendu, l'accentuation des capitales a été systématique (public international, précision de la publication), et tout texte ou mot de langues utilisant des caractères diacritiques étrangers au français a été correctement restitué, qui plus est après vérification dans la langue d'origine (y compris pour les lieux géographiques), ce qui fut d'ailleurs l'occasion de rectifier une foule de fautes de retranscription.
Donc et si j'ose dire, rassurez-vous : vous vous êtes trompé d'un bout à l'autre, mais que cela ne vous empêche pas de passer une fin de semaine que je vous souhaite excellente !
Jacques Melot
J'avoue que je reste perplexe sur ce genre d'arguments. f.g.
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