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Message : Re: [typo] Lettrine et italique (Jacques Melot) - Samedi 21 Décembre 2002 |
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Subject: | Re: [typo] Lettrine et italique |
Date: | Sat, 21 Dec 2002 12:41:28 +0000 |
From: | Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx> |
Le 21/12/02, à 5:34 +0100, nous recevions de Alain Hurtig :
>que faire de ce qui, normalement, est mis en petitescapitales ? Il nous faudrait le texte en question pour se faire une idée. Jacques MelotC'est rigolo, je m'apprétais à dire l'inverse... Si j'ai bien compris la question, il s'agit d'un livre, avec une maquette bien précise et pas forcément pleine de fantaisies et d'initiatives du prote.
L'auteur de la question nous dit ceci :« Pour un ouvrage que j'ai écrit et dont je termine la mise en page, je souhaite placer une lettrine au premier paragraphe de chaque chapitre. »
Cela laisse une liberté de manoeuvre et, par ailleurs, amène sur le tapis un thème que, si mes souvenirs sont exacts, nous n'avons jamais traité en profondeur ici, sinon incidemment ou en mélange avec d'autres : celui des limites admissibles de l'interaction entre le texte à composer considéré a priori comme objet intangible et la mise au point typographique par la rédaction. Il est des textes, littéraires ou autres, qui demandent ou demanderaient une mise en point en collaboration avec l'auteur, afin d'éviter telle ou telle difficulté rédhibitoire ou perçue comme telle. En science, la solution apportée est, dans les cas extrêmes, tantôt de s'en ficher, les mochetés passant dans les contraintes du formalisme, ou, au quasi contraire, de modifier allègrement, en prévenant ou non l'auteur.
Dans le cas présent, où, pour moi, une lettrine en italique, ou plus exactement une lettrine qui imite fidèlement ce qui la suit, est une aberration, notamment du point de vue de l'histoire de la notion, le mieux, je pense, est que l'auteur, qui en la circonstance est aussi prote et toute cette sorte de chose, change son texte pour ne pas commencer par un fragment en italiques. Je l'observe sur moi-même lorsque je rédige : je modifie mes phrases à la lumière de mes connaissances typographiques, des règles de la composition, etc., au fur et à mesure que j'écris, ou après. Ce n'est, après tout, qu'une extension de ce que tout un chacun fait dans un cadre plus restreint, en hésitant sur le choix des mots, un accord, la place d'une virgule, en reprenant un bout de phrase, en supprimant une ambiguïté, etc.
Je pense donc qu'il est dans l'ordre des choses qu'aucune composition ne se fait sans un minimum de collaboration avec l'auteur. On pourrait penser qu'un auteur qui a la compétence nécessaire pourrait ce charger de ce qui sinon revient à la rédaction ou à l'initiative du prote. En fait, il n'est pas possible que ce soit l'auteur uniquement, à cause des difficultés incidentes dues à la mise en page effective, à moins que, comme j'en ai la possibilité dans certains cas, on laisse l'auteur faire la mise en page finale lui-même, mais ceci n'est évidemment pas une situation normale (dans le cas de la publication soignée s'entend).
Je ne vois donc pas pourquoi (ni comment) déroger aux règles normales de composition, et le titre de l'ouvrage devrait logiquement être mis en petites capitales italiques.
En petites capitales... italiques !
Quand à la lettrine, pour moi elle part en italiques aussi, sauf à justifier graphiquement du contraire.
Il n'y a aucune obligation de ce côté là. La lettrine est un élément purement décoratif, à un seul détail près : on doit pouvoir y lire la lettre sur laquelle elle est formée. Tout le reste relève du graphisme.
Moralité : on n'a pas idée de commencer un alinéa qui recevra une lettrine par un texte en italiques. On en peut même pas mettre cela au compte des effets spéciaux, puisque la lettrine mise à part, et à moins que quelque chose ne m'échappe, il n'y a rien de spécial à mettre un texte en italiques et à commencer par ce texte. Ce n'est pas comme s'il s'agissait, par exemple, de se dépatouiller d'un texte commençant pas un point d'interrogation anti-syntaxique ayant une fonction particulière dans de la poésie, avec interaction entre le typographique et le sens allant au-delà de la normale.
Quoi qu'il en soit, sans exemples... Jacques Melot
Cela étant, en effet, des exemples seraient les bienvenus.
- Re: [typo] Lettrine et italique, Alain Hurtig (21/12/2002)
- Re: [typo] Lettrine et italique, Jacques Melot <=
- Re: [typo] Lettrine et italique, Laurent (21/12/2002)
- Re: [typo] Lettrine et italique, Jacques Melot (21/12/2002)
- Re: [typo] Lettrine et italique, Laurent (21/12/2002)
- Re: [typo] Lettrine et italique, Jacques Melot (21/12/2002)
- Re: [typo] Lettrine et italique, Laurent (21/12/2002)
- prote, Jean-Denis (21/12/2002)
- Re: [typo] prote, Laurent (21/12/2002)