Subject: |
[typo] Un conte de Noel |
Date: |
Sun, 10 Dec 2006 21:40:33 +0100 |
From: |
Patrick <macpaddy@xxxxxxx> |
Title: Un conte de Noel
Un conte que
j'ai trouvé sur le site internet :
http://www.planete-typographie.com/infos/typo/johnston.html
Conte de
Noël
Dave Farey
Il y a un siècle, dans la nuit du 22 décembre 1900, les
étudiants de la classe « Illumination » de la Central School of
Arts & Crafts, et leur tuteur et mentor Edward Johnston,
s'étaient réunis dans leur salle de classe, au deuxième étage,
pour fêter Noël et le nouveau siècle et célébrer leur
première année complète d'étude de calligraphie.
C'était une nuit magique, typique de Noël, et ils étaient tous
heureux de trouver la chaleur d'une belle flambée à leur
arrivée, en enlevant leurs manteaux et en plongeant une louche du
saladier à punch que Johnston avait préparé pour eux. Ils furent
très vite désappointés, car Johnston en bon antialcoolique,
avait préparé le punch avec du Coca-Cola, la dernière concoction
importée d'Amérique, introduite sur la scène londonienne par
Asa Candler, un peu plus tôt cette année là.
« Bon dieu, cette chose peut vous pourrir les dents » s'exclama
le jeune Noel Rooke à Cobden-Sanderson. « Nous devons y ajouter de
l'alcool si nous voulons que la soirée décolle. » Sans un mot
de plus, Cobden-Sanderson extirpa de sa veste une flasque et versa son
contenu, du brandy quatre étoile, dans le saladier, avant de le
mélanger aux morceaux d'orange, de citron et de pomme, à
l'aide d'une large cuiller en bois. « Faites en sorte que les
autres m'imitent pendant que je tiens Ed occupé » murmura C-S,
et il se dirigea vers Johnston qui se tenait devant la fenêtre
contemplant le clair de lune et la petite cour où la neige
s'accumulait.
La soirée se poursuivit, tous les étudiants ajoutant
discrètement le contenu de leurs flasques et autres bouteilles dans le
saladier à punch en suivant les instructions de Roocke. Johnston
s'anima très rapidement, proclamant que les qualités revigorantes
du Coca-Cola amélioreraient leur coordination oil-main, pendant que
les autres l'entouraient échangeant des sourires et des clins
d'oeils complices.
Percy Delf Smith exiba deux gants en forme de marionnettes et proposa
un spectacle de pantomine, bientôt rejoint par d'autres avec des
marionnettes créées à la hâte à l'aide d'écharpes, de
mouchoirs et même une chaussette de Graily Hewitt. « Percy,
peut-être que tes alphabets s'amélioreront la prochaine fois si tu
gardes des gants-marionnettes », rugit Eric Gill, ce qui réduisit
Johnston à pietinner et à se serrer contre le rebord de la
fenêtre pour un soutien. La nuit se poursuivait, chacun proclamant à
l'autre qu'il était son meilleur ami pour la vie. Elle se
conclut par le départ des uns et des autres, aux démarches
vascillantes ou en pas de crabes, vers leurs foyers respectifs.
Le matin suivant, Johnston, avec un douloureux mal de tête, arriva à
l'école et trouva une note dans son casier l'invitant à aller
directement dans le bureau du proviseur. William Letherby était
assis derrière son bureau et contempla Johnston pendant un moment,
avant de dire :
« Edward, je sais que vous avez eu une nuit agréable, mais il y a
des choses qui sont au délà de l'acceptable. J'ai une assez
bonne idée de qui a uriné dehors de la fenêtre sur la neige dans
la cour and écrit les premières lignes de la chanson
révolutionnaire de James Connell - Though cowards flinch and traitors
sneer - avant que sa vessie ne déclare forfait. Je veux juste que
vous ayez des mots sévères avec lui, ce n'est pas le genre de
chose que l'école peut tolérer.»
Johnston palit et saisit le coin du bureau de Letherby avant que ses
genoux tremblèrent et il s'affaissa dans sa chaise. « Oh mon
Dieu, je suis désolé, Letherby, cela me revient, ce n'était
pas un de mes étudiants - j'ai honte de dire que c'était moi.
Ce satané Coca-Cola ! »
Letherby allarmé, répondit : « Allons Edward, je doute que vous
connaissiez la premier ligne du Red Flag. Vous n'avez pas besoin de
défendre votre ami, même si c'est très noble de votre part.
»
Johnston saisit un exemplaire du Times qui trainait sur le bureau de
Letherby et déclara : « Je jure sur les armoiries de ce journal
que je suis la personne qui a uriné de la fenêtre, même si les
évènements d'hier soir sont embrumés, je m'excuse
aujourd'hui sincèrement devant vous et l'école. »
Letherby se leva, contourna le bureau, et mit ses mains sur les
épaules de Johnston : « Mon cher collègue, si vous jurez sur le
Times alors je dois accepter votre version. Mais je pensais être
familier avec votre écriture manuscrite. Ma seule question est, si
vous avez uriné de la fenêtre, pourquoi est-ce avec l'écriture
d'Eric Gill ? »
--
////
@ @
--0o0o--- Y ---0o0o----
Patrick