Re: [typo] question de reliure

[Christian Laucou-Soulignac <fornax@xxxxxxxxxxx>]

Nicolas Larderet a écrit :
> [...]
>
> Merci pour votre réponse, en tout cas : d'après vous cela a une 
> importance mais pas fondamentale. Si j'ai bien compris, une feuille 
> d'écart entre deux livrets, c'est supportable.
>
> [...]
Tout dépend de ce que vous considérez comme fondamental. Si la présence 
de l'Homme sur Terre n'est pas fondamentale (ce que je ne suis pas loin 
de penser), alors la présence des bibliothèques qu'il dissémine un peu 
partout à la surface du globe ne l'est pas non plus et encore moins - a 
fortiori - la façon de fabriquer les livres qui les composent.

La question que vous semblez avoir posé au début concerne la fabrication 
du livre (plus généralement, du document) sous forme codex (i. e. des 
trucs avec une couverture et des tas de pages avec des taches d'encre à 
l'intérieur).
Évacuons le livre manuscrit et le livre "numérique" virtuel qui ne sont 
pas régis (pas en totalité, du moins) par les mêmes règles. 
Intéressons-nous au livre imprimé, multiplié dans le but patent de se 
faire un max de brouzouffes sur le dos de pauvres lecteurs qui n'en 
peuvent mais.
Truisme : un livre imprimé passe chez un imprimeur. De ce simple fait 
découlent pas mal de conséquences au sujet de l'aspect du livre. Surtout 
de son nombre de pages.

L'imprimeur salit du papier. Le papier existe sous deux formes : en 
bobines ou en feuilles. On ne s'intéresse pas pour l'instant aux bobines 
et on garde les feuilles. Vous suivez ? Ces feuilles de papier ont des 
dimensions : hauteur, largeur (épaisseur aussi mais dans le cas présent 
on s'en fout un peu) qui généralement correspondent aux possibilités 
techniques des presses (machines à imprimer) qu'utilisent les imprimeurs.
Ces feuilles de papier une fois imprimées contiennent _un certain nombre 
de pages_, nombre déterminé par le format de la feuille de papier et le 
format final du document à obtenir. Il est de règle d'utiliser la 
feuille de papier dans sa totalité afin de ne pas gâcher (le papier 
coûte cher).
Prenons un exemple : une feuille de 45 x 64 cm (format de papier 
courant). On dispose 8 pages par côté, soit 16 pages en tout, ce qui va 
donner un format de livre (de document) théorique de : 16 x 22,5 cm (en 
réalité un peu + petit : on va rogner un peu dans ce format pour obtenir 
un produit fini "présentable").
1. Prise à plat, cette feuille imprimée s'appelle une _feuille 
d'impression_.
2. Pliée pour constituer l'une des parties de l'intérieur du livre (au 
passage, la façon de disposer les pages sur la feuille d'impression, 
pour qu'une fois pliée cette feuille présente les pages dans l'ordre 
logique de lecture, s'appelle l'_imposition_), elle perd son nom de 
feuille d'impression pour celui de _cahier_ (et non pas livret).

Ces simples faits techniques ont des conséquences :
1. Un ouvrage imprimé de façon traditionnelle a un nombre de pages 
multiple - au moins - de 4 (en réalité de 16)
2. Deux pages de plus dans la maquette d'un imprimé importent : elles 
peuvent faire ajouter un 1/2 cahier de 8, voire un cahier de 16 pages 
(perte en papier vierge inutile : 6 ou 14 pages).
3. Un maquettiste professionnel qui méconnaîtrait ces questions ne 
connaîtrait pas son métier à fond.
4. La connaissance des possibilités techniques de l'imprimeur avec 
lequel on va travailler est un prérequis important qui évitera bien des 
bourdes.

C'était le quart d'heure technique d'onc' CLS