Féminin ou masculin ?
Les noms de voyelles sont autonymiques et autoréférentiels, ils
sont tous
masculins. Les noms de consonnes connaissent deux usages. Un a,
un e,
un i, un o, un u, un i grec.
a) Les noms toujours masculinsCes noms sont ceux des consonnes
dont le nom commence par
une consonne : b, c, d, g, j, k, q, t, v. Cet usage existe
depuis
le Moyen Âge. On y ajoute les consonnes à nom complexe : w, y,
z.
Puis les lettres grecques : alpha, bêta... digamma... wau...
Enfin
les noms des lettres hébraïques utilisées en phonétique : chwa,
yod.
C'est le cas de toutes les autres lettres hébraïques en français.
En cyrillique
des noms complexes sont employés comme en grec, en hébreu bouki
pour bé,
par exemple.
b) Les noms parfois féminins
Ce sont ceux des consonnes qui commencent par une voyelle lors de
l'épellation :
f, h, l, m, n, r, s. Un cas particulier, « x », le plus
souvent masculin, mais qui a été utilisé au féminin durant le XIXe
s. Ces usages peuvent sembler affectés, mais j'aime bien ce côté
désuet.
L'Académie et Littré donnent le genre féminin pour ces consonnes.
Pourquoi
est-on passé à la généralisation du masculin dans l'usage
courant ? À
cause d'une épellation nouvelle et sans grand succès durant le XIXe
s. et jusqu'à la moitié du siècle suivant, on a dit : be, ce,
de, fe...
le, me, ne... re, se... et même kse. Cette
prononciation est dite
moderne car elle provient de Port-Royal, au XVIIe s.
L'autre
prononciation, plus ancienne, est médiévale, mais elle a été
révisée par Ramus
à la Renaissance et on verra que cela ne lui a pas porté chance...
Je note aussi cette épellation croustillante dans les écoles
catholiques du Québec : on disait « que » pour la lettre
impudique ou sale (« ka » était néanmoins resté). De même, en
France,
le « q » a été aussi renommé en « qué » dans les écoles
bien-pensantes...
Certains témoignages laissent penser que deux lettres ont pu être
oubliées dans
les alphabets scolaires encore au début du XXe s., mais
non partout
: le k suspect de germanitude, le w qui n'entre
vraiment dans les
dictionnaires qu'au cours du XIXe s. même s'il entrait
dans beaucoup
de noms du Nord et de l'Est de la France.
Revenons-en au q. Sa prononciation est due à Ramus
qui reprochait les confusions entre ké (c), ké (k) et ké (q).
Il a donc
révisé le système et a imposé les formes cé, ka comme
kappa, qu
pour rappeler le rôle de la lettre en latin ou l'orthographe en
français, puis esse
afin d'éviter la confusion avec c. Malheureusement, le nom
de la lettre q
sonnait comme une grossièreté et on le lui a dit avec violence.
Ramus mourra la
nuit de la Saint-Barthélemy assassiné par un grammairien
catholique... Nous
devons aussi à Ramus le nom des lettres dites ramistes. Le latin
et l'ancien
français ne faisaient pas de différence entre i (capitale,
lettre
interne) et j ou i long (minuscule comme lettre
initiale, parfois
en finale), entre u (minuscule, lettre interne et finale)
et v
(capitale, lettre initiale). Ramus n'invente pas ces lettres,
elles existaient
avant lui et c'est Sylvius qui le premier leur attribue une
fonction
référentielle différente et non plus contextuelle. Toutefois,
c'est Ramus qui
nomme ces lettres i, ji pour rappeler l'origine en i,
i grec
et non pas ipsilon comme en italien ou upsilon
comme en grec,
u et vé.
c) Les noms issus de lettres
C'est un peu au K par K... On pouvait écrire les
lettres sous un nom complet, il en est resté des noms de choses :
une esse
ou crochet, un ixe ou tabouret, un té. Pour « esse », le genre est
en
train de changer. Ainsi votre « h » était-il aussi une
« hache ». Effe, elle, emme, enne, erre, esse sont des
mots
qui ont pu s'écrire et qui s'écrivent encore, mais ils semblent
surannés.
http://monsu.desiderio.free.fr/curiosites/alphabet.html
Le 22/07/2011 09:49, Alex Gulphe a écrit :
Bonjour,
Le dictionnaire nous dit : nom masculin invariable…
Il en va de même pour tous les lettres de l'alphabet.
Bonne journée,
Alex Gulphe
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Le 22 juil. 2011 à 09:30, Jean REVOL a écrit :
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