Re: [typo] L'IN Groupe

[jtombeur@xxxxxxxxxxx]

Euh, peu me « chorquerait » (allez, c'est courant à tout un chacun, moi bien sûr y compris, d'avoir un doigt qui dérape) que des règles soient un poil bousculées...
Je crois cependant que la plupart des règles sont conçues pour faciliter l'aisance de lecture.
Fonction bien sûr des habitudes (je suis par ex. habitué à lire du texte justifié ; le texte en drapeau m'interpelle, ce qui est très bien pour, par ex., un bref encadré : cela attire l'œil, c'est le but).

Les évolutions sont malheureusement, la plupart du temps, dues à des pbs techniques ou de rentabilité.
Ex. : difficile d'insérer aisément une espace ultra-fine ou fine après ou avant des guilles...
Surtout pour un texte mis en ligne (hors PDF ou autre...).
Bon, écrire Xe siècle est certes plus rapide que X (petite cap) 2 (exposant).
Cela viendra sans doute, mais pour deux-trois années avant que cela se généralise, cela ralentira ma lecture.

De : "Eric Guichard"
A : "Thomas Huot-Marchand / ANRT" ,typographie@xxxxxxxxxxxxxxx
Envoyé: mercredi 23 janvier 2019 22:14
Objet : Re: [typo] L'IN Groupe
 

Chers toutes et tous,

merci pour toutes vos réponses précises, précieuses, à une question un
peu hors sujet qui renvoie à une problématique que j'essaie de
débroussailler:
comment le souci de la liberté et de l'émancipation de tous peut-il se
concilier avec l'invitation parfois ferme à respecter des normes
typographiques que certains pourraient considérer comme obsolètes, voire
traditionalistes? Pour le dire autrement, je m'interroge sur mes propres
injonctions quand j'explique (dans un ouvrage sur LaTeX en cours)
pourquoi il «faut» des petites capitales suivies d'un e à XIIIe siècle
(et donc, sans ième et sans ces grandes capitales que je viens de poser
à l'écran) alors que je suis moi-même favorable à toutes les libertés
d'écriture (un "13e siècle" ne me chorquerait pas). D'où un intérêt pour
les normes de l'IN et un regard curieux sur les modalités politiques de
sa désuétude, de son démembrement partiel.
Et des questionnements (non résolus, mais je ne désespère pas) sur les
ambivalences des partisans de la pensée pure (qui n'auraient aucune
passion pour la typo) et de ceux du matérialisme (qui prennent en compte
les effets psychiques de la technique). Avec une autre contradiction
apparente, propre aux partisans de LaTeX (comme moi) qui affirment qu'il
faut distinguer le fond de la forme, sauf au dernier moment. Cette
primauté du spiritualisme, clairement affirmée chez Knuth, conjointe
avec une exigence de forme à la fois très esthétique et (donc) très
historique, voire patrimoniale, me laisse perplexe. D'autant, vous
l'avez compris, le principal porteur de ce paradoxe, c'est moi.

En bref, comment dépasser intellectuellement et concrètement ses propres
contradictions...

Bon, je m'égare quant aux fonctions et à l'usage habituel de cette
liste, et je conclus par un seul mot: merci!

Bien amicalement/cordialement
Eric

--
Éric Guichard

Maître de conférences HDR à l'Enssib
Membre du laboratoire Triangle (Ens de Lyon et Cnrs)
Responsable de l'équipe Réseaux, Savoirs & Territoires de l'Ens-Ulm et du RAIL (IXXI-Enssib)
Ancien Directeur de programme au Collège international de philosophie
Collaborateur extérieur de l'équipe Dante (Inria)
http://barthes.enssib.fr


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