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Message : Gras et italiques (Alain Hurtig) - Jeudi 27 Février 1997 |
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Subject: | Gras et italiques |
Date: | Thu, 27 Feb 1997 10:23:47 +0100 |
From: | Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxx> |
Une remarque, que je viens de faire sur la différence de codes visuels entre la mise en pages papier et la mise en pages écran : l'usage du gras (ou du souligné). Sur papier, les italiques sont utilisées pour attirer l'attention du lecteur (on ne souligne pas, surtout pour des raisons historiques à mon avis). Les gras sont quasiment prohibés (sauf dans des utilisations particulières comme les inter-titres). Ceci pour une bonne raison : le signal est tellement fort qu'on ne voit plus que les passages en gras dans la page. Le signal se transforme en bruit (suivant le vieil adage : "Trop d'informations tue l'information"), et l'effet est raté - à noter que dans une page de publicité, ce rapport signal fort/environnement est parfois recherché, d'où l'usage fréquent de gras, et même d'extra-gras. C'en est au point que dans le Code typo de l'IN, on trouve une entrée à "Italiques", mais rien à "Gras". ------- Sur une page écran (typiquement une page Web, mais aussi un formulaire de base de données), on trouve peu d'italiques et beaucoup de gras. Deux raisons à cela, à mon avis : 1/ la faible lisibilité des italiques sur écran (résolution très basse comparée à l'imprimerie) [1] et [2]. 2/ Rythme de lecture différent : rapide, discursif : on balaye la page du regard, en n'accrochant qu'aux mots-clés, on prend quelques notes mentales et on passe à l'écran suivant. D'où d'ailleurs l'usage et l'abus dans de nombreuses pages-écrans de gras, de mots en gros caractères, de passages soulignés, voire les trois à la fois... Il est intéressant de constater que l'on passe aisément d'une lecture à l'autre, d'un code visuel à l'autre, sans que ça choque aucunement (un peu comme on lit sans effort un passage souligné dans un texte manuscript). ------ Cette remarque sur les codes visuels et les modalités de lecture des pages-écrans peut ouvrir sur une autre problématique : si la lecture sur écran est discursive, la publication de longs textes sur le Web, l'espoir qu'on achètera du "livre" en HTML n'est-il pas assez vain ? -------------------- [1] D'autant que le metteur en pages Web n'a aucun contrôle sur les polices utilisées par le lecteur, sur la largeur de son écran, etc. [2] Cette faible lisibilité explique aussi l'usage des guillemets dans les autres où on met ordinairement des italiques (noms d'articles, passages en langue étrangères, dédicaces, etc.) Alain Hurtig alain.hurtig@xxxxxx ---------------------------------------------------------------------------- "Je ne vois rien, je vois tout: la certitude est puisée dans la ténèbre." Angèle de Foligno
- Gras et italiques, Alain Hurtig (27/02/1997)
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