Queneau

[Jacques Andre <Jacques.Andre@xxxxxxxx>]

résumé :
Problèmes de copyright d'oeuvre littéraire (les 1000
milliards de poemes de Queneau) et conséquences sur la typo moderne.


J'ai reçu voici peu le message suivant :

> La revue juridique " Lamy Informatique " vient de rendre compte des >mesaventures du
> LAAS en matiere de propriete intellectuelle.
>En resume, un chercheur du LAAS a utilise
> un systeme informatique pour essayer de repondre a un vieux reve de >Raymond QUENEAU
> et, avec l'oeuvre poetique ( et surrealiste ) de celui-ci,de >develloper de maniere quasi-infinie les  capacites de versification >de QUENEAU.
> Les resultats de ses travaux 
> informatico-poetiques furent diffuses sur le reseau interne du LAAS.
> Les heritiers de QUENEAU reclamaient au LAAS la bagatelle de 45O.OOO >Francs au titre  de prejudice moral et d'atteinte a leurs droits >patrimoniaux ( entendez par la de leurs 
>droits d'heritier de R. QUENEAU) : on peut etre heritiers d'un poete >surrealiste 
>(j'espere que je ne me trompe pas d'ecole ) et n'en etre pas moins >realistes en affaires. 
>Je passe sur un certain nombre de points de ce proces, mais, je >voudrais insister sur le fait qu'il convient d'etre tres prudent en ce >domaine, etd' eviter de reproduire des oeuvres litteraires ou >artistiques sur internet, et, meme sur intranet. J'avais eu l'occasion >d'en debattre avec Daniel HERMAN , il y a un an.... Le droit de >propriete intellectuel ne profite pas seulement aux auteurs, mais, >aussi aux editeurs  qu'il s'agisse d'oeuvres ecrites, musicales, >artistiques.....
> Que cela n'empeche pas les informaticiens de s'interesser aux arts et >lettres, car, c'est un excellent derivatif, mais je deconseille >fortement leurs transcriptions ou leurs reproductions sur inter ou >intra-net. 


Ce problème m'intéresse bigrement non pas parce qu'il est à la mode de 
dire « 	attention, il y a des méchants qui réclament leurs copyright,
ça me rappelle étrangement le temps, vers 1980, où on ne pouvait plus
parler d'Unix, Ada,etc. dans une revue scientifique sans que quelquun
dise « Achtung, ce que vous faîtes est illégal. » Ben non !

Le cas de Queneua m'intéresse particulièrement, car où est la notion 
d'oeuvre ? et par là, qu'est-ce qui est protégé ?
Queneau, qu'a-t-il fait (je parle des Mille milliards de poemes en
question je suppose) :
- produire un algorithme hyper simple : dans une page il y a 40 lignes,
on prend une ligne au hasard parmi 200 (en gros, je donne un nombre au
hasard). 
- produire une base de données de mettons 2000 vers.

Où est le droit d'auteur ? : 
  - la base des 2000 vers, 
  - la procédure qui les rend aléatoires ? 
  - ou l'idée de faire un livre comme ça ?
  - l'&diteur de Queneau, il a déposé quoi ?les mille milliards de
    poèmes ? j'aimerais les voir au rayon Dépot Légal de la BN ! Je
    peux ?

L'idée du LAAS n'est pas nouvelle. Chuck Bigelow m'avait suggéré
cette
idée il y a déjà quelques années. Et je pense que si Queneau avait connu
l'Internet il aurait mis ses 1000 milliards de poeme sur le Web.

Que les héritiers se défendent, ça c'est le problème des héritiers.

Mais que nous, utilisateurs nous nous défendions aussi, ça c'est un peu
nouveau.

Rapport avec la typographie ?

Il y a des gens qui ont défini des caractères, mettons Garamond.
Garamond ne connaissait pas les procédures de type 3 ni les multimasters
d'Adobe (bon, y-a aussi URW, BitStream, etc.). Les héiritiers de
Garamond ont-ils le droit aujourd'hui d'interdire que les caractères
de leur ancètre soient restreints à rester dans un look périmé, celui du
plomb.

Bon, je suis en train de me mélanger les pinceaux. 

Ma réaction, ce n'est pas un problème de droit de copie, 
c'est un problème de savoir ce qu'est une oeuvre en amtière
d'édition et de typo ! Relisons quand même le papier de Bigelow
paru dans TSI vers 1985.



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Jacques André
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