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Message : Re: Croix mortuaire

(Jacques Melot) - Vendredi 10 Octobre 1997
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Subject:    Re: Croix mortuaire
Date:    Fri, 10 Oct 1997 19:05:29 +0000
From:    Jacques Melot <melot@xxxxxx>

Le 10/9/97, à 1:50 PM +0000, nous recevons de Jacques Andre :

>Suite à divers articles sur la façon de composer les notes en bas
>de page (y compris les _thanks_ ) j'avais signalé dans le
>_Cahier GUTenberg_  numéro 15, pages 46 sqq (URL:
>http://www.univ-rennes1.fr/pub/GUTenberg/publicationsPS/15-nicole.ps.gz
>la confusion fréquente entre la croix mortuaire française et le symbole
>dagger (dague ?, voire épée de Damoclès ?) et bien sûr double dagger,
>etc.
>
>Je n'ai pas trouvé dans mes ouvrages préférés la façon d'indiquer en
>anglais, en allemand, en italien, en hroate


   Alors cher Jacques, comme ça on fait dans la « pensée unique » maintenant...


>ou en norvégien
>la façon d'indiquer, par exemple dans une liste d'auteurs, que l'un
>d'entre eux est mort. Par exemple, si + ici indique cette croix
>mortuaire, on écrirait, en français,
>
>                      +Che Guevara et +Soeur MArie Thérèse


   MA ?  Encore un digramme soudé ?


>et on lirait feu machin et feu machine.


   Dans Robert Bringhurst (The Elements of Typographic Style, Hartley &
Marks, Vancouver, 1992), p. 219, à « dagger » on trouve :

« A reference mark used chiefly with footnotes. In European typography, it
is also a sign of mortality, used to mark the year of death or the name of
deceased person, and in lexicography to mark obsolete forms. Also called
obelisk or long cross. »

« Double dagger » est aussi qualifié de signe pour indiquer les notes de
bas de page (aussi appelé « double obelisk »).

   Je précise, pendant que j'y pense, qu'on utilisait aussi les croix (en
en mettant une, deux, trois, etc. de suit) pour des entrées dans des clés
dichotomiques (ou assemblages assimilés, avec décalages ou non) au XVIIe et
au XVIIIe siècle.


>
>Question 1
>----------
>Comment indiquer dans chacune des langues non française ce « feu » ?

   Manifestement, lorsque, pour une raison ou une autre, on n'utilise pas
la croix, on procède autrement, par exemple en écrivant quelque chose comme
« Bartolomeo Biasoletto (1793­1859) » ou encore (Petit Robert, Dictionnaire
illustré des noms propres) :

Curtis (Edward Sheriff)× Photographe et anthropologue américain
(Whitewater, Wisconsin 1868 ­ Los Angeles 1952)...

   D'une manière générale, il semblerait que l'usage de la croix est tombé
quelque peu en désuétude, surtout à l'étranger (le vôtre...).
Personnellement la croix me plaît et je m'en servirais plus si les
andouilles d'Apple Islande ne l'avaient pas supprimée du système islandais
pour y mettre le « y accent aigu » à la place ! (On s'en sort avec un peu
de gymnastique, lorsque c'est vraiment nécessaire.)

>
>Question 2
>----------
>La croix mortuaire française apparait-elle dans Unicode (je pense
>que non, comme je l'ai déjà signalé ici, mais pourquoi ?)


   Sans doute parce que, comme Bringhurst,  on considère ? à tort ou à
raison ? que la croix et « dagger » sont un seul et même caractère. C'est
soutenable, en tout cas plus que d'identifier l'octothorpe au dièse !



>Question 3
>----------
>A quoi sert (et correspond) cette dague anglaise ?

   Réponses ci-dessus.


>
>Question 4
>-----------
>(mais tellement subsidiaire...) : les glypes de ces symboles
>viennent d'où et se ressemblent-ils vraiment ?
>
>
>--
>Jacques André
>Irisa/Inria-Rennes,   Campus de Beaulieu,  F-35042 Rennes Cedex,
>France
>Tél. : +33 2 99 84 73 50,  fax : +33 2 99 84 71 71, email :
>jandre@xxxxxxxx

   Voilà, j'ai fait ce que j'ai pu.

   Salutations amicales,

Jacques Melot, Reykjavík
melot@xxxxxx