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Message : Liste PAO, considerations en vrac

(Alain Hurtig) - Lundi 24 Novembre 1997
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Subject:    Liste PAO, considerations en vrac
Date:    Mon, 24 Nov 1997 06:58:50 +0100
From:    Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxx>

At 4:08 +0100 24/11/97, Olivier RANDIER wrote:
>Je vais en étonner certains, mais la discussion TeX vs XPress, moi, je l'ai
>trouvé passionnante. Pas à cause de l'aspect "j'en ai une plus grosse que
>toi" (pour paraphraser le style inimitable d'Alain),
>
;-)))

>mais parce qu'elle a
>suscité des arguments intéressants sur un problème qui sous-tend nombre de
>nos discussions.
>
Je partage à peu près l'analyse d'Olivier, déjà exprimée par Jean-Pierre
Lacroux (avec des nuances, bien sûr). La « dérive » que je signalais, et
qui a entraîné le malaise, portait plus sur la forme de certaines
interventions, ainsi que sur l'insistance sur des détails techniques et
pratiques de peu d'intérêt (un côté « main dans le cambouis »), et dont la
plupart d'entre nous se fichent du tiers comme du quart.

>Cette notion de typographie a priori ou a posteriori montre bien, je crois,
>l'évolution actuelle de la pratique. En fait, je pense que cela représente
>deux démarches : la démarche "auteur", illustrée par TeX, où l'auteur garde
>la maîtrise du "rendu" de son document d'un bout à l'autre, et la démarche
>"typographe" (XPress) où c'est le typographe qui détermine la meilleure
>façon de mettre en valeur la pensée de l'auteur.
>
Euh ! Ça va faire hurler les TeXistes, ça, à juste titre... Mais je vois ce
que tu veux dire (je connais d'ailleurs des gens pour qui LaTeX n'est guère
qu'un gros traitement de texte, une sorte de Word qui aurait l'avantage de
produire de beaux documents à moindre frais, et qui en plus tourne sur leur
station de travail).

Reste que les deux approches (TeX et PAO wisiwig) sont sociologiquement,
culturellement, matériellement, très différentes.

Concernant ces deux approches, ce n'est pas par hasard que j'avais cité
l'article passionnant et contestable de Conrad Taylor (cf. mon mail du 22).
Il pose des problèmes dont nous pourrions utilement débattre (et à propos
de contrôle typo, il tape fort et pile là où ça fait mal concernant les
logiciels de l'industrie, à savoir XPress et PageMaker...) Ce débat
« Wisiwig » contre « balisage », nous pouvons (et devons, à mon avis)
l'avoir.

>Pour autant, je pense qu'Alain a eu raison d'intervenir, non sur le fond de
>l'intervention de Marc Hébert, mais sur sa forme aggressive. Mais Marc a
>sans doute eu raison d'insister, en développant ses arguments de façon plus
>conforme à l'esprit de la liste. Voilà qui devrait mettre tout le monde
>d'accord (je peux être très diplomate, moi aussi) ;-)
>
La forme comptait. Mais surtout l'esprit : le « jargon » propre à un
logiciel est bloquant pour ceux qui ne le possèdent pas - quand au jargon
propre à la typographie, ma foi ! nous l'employons tant et plus, n'est-ce
pas ? :-)

Comparer deux approches, expliquer que tel problème est résolu (ou peut
l'être) avec tel ou tel logiciel ou mode de travail, éventuellement
soulever un problème propre à tel système pour demander si, avec tel autre
système, ce problème n'a pas été résolu, bref comparer des méthodes de
travail, des environnements, etc. dans un sens constructif (instructif pour
chacun) relève pour moi de la richesse de la liste typo - parce qu'en
effet, nous ne sommes pas des êtres désincarnés, mais des gens qui
travaillons avec des outils bien concrêts.

La dérive survient, à mon avis, quand le débat tourne à l'affontement de
coqs ou à l'entrée dans des détails pratiques, qu'il s'agisse
d'instructions TeX, de touches sur un clavier PC ou de patches dans un
logiciel Mac. Elle ne survient pas quand un tour de main est évoqué, quand
une pratique est explicitée, quand une technique est démontrée dans son
principe, bien au contraire (par exemple, je trouve dommage que la liste ne
compte pas d'intervenant qui connaisse de première main le travail au
plomb, et tout particulièrement le travail avec des caractères mobiles, ou
que l'imprimerie et le papier soit si absents de nos préoccupations : le
lien avec la typographie est pourtant immédiat).

>Un exemple trivial : les guillemets de second rang. Ce que nous lisons dans
>nos Codes n'est pas applicable dans le cadre des logiciels actuellement
>utilisés (pas dans XPress, en tout cas),
>
Si, si ! Mais quelle galère pour les mettre !

>Concernant la création d'une liste PAO, je ne suis pas contre, mais je
>reste sceptique, vu le trafic de fr.comp.pao.
>
Je ne sais pas, l'expérience vaut peut-être d'être tentée. Ce qui m'embête
dans ce genre de liste, c'est qu'on se retrouve inévitablement (et
légitimement) dans des problèmes du genre : où trouver tel plug-in,
pourquoi mon imprimante ne marche pas, comment monter une image détourée
dans XPress, etc. Voir les interventions dans fr.comp.pao... D'un autre
côté, comment admettre qu'on crééeune liste « vulgaire » (conseils
d'utilisation, vaines polémiques - Mac contre PC, Unix contre tout le monde
-, audiovisuel, bruits en tout genre) pour nous réserver les débats
« nobles » ?

Et puis, il n'est pas certain que nous pourrions trouver un langage commun.
Pour un non-TeXiste, le contenu de la liste GUT est rigoureusement
incompréhensible : ni les sujets, ni le vocabulaire, n'évoquent quoi que ce
soit à un non-initié. C'est d'ailleurs parfaitement normal : je ne me sens
pas exclu de ne pas y avoir ma place. À l'inverse, je me demande ce qu'un
non-XPressien pourrait trouver d'intéressant dans le débat sur les mérites
comparés des versions 3.32 et 4 de Xpress, débat assorti de considérations
sur le prix de la mise à jour, tel qu'il se dessine actuellement dans la
liste XPress !

Voilà, c'était mes considérations en vrac...

Alain Hurtig                                         mailto:alain.hurtig@xxxxxx
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