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Message : Re: fhv@xxxxxxxxx (Francois H. Villebrod) - Mardi 03 Février 1998 |
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Subject: | Re: fhv@xxxxxxxxx |
Date: | Tue, 03 Feb 1998 21:20:47 +0200 |
From: | "Francois H. Villebrod" <fhv@xxxxxxxxx> |
Thierry Bouche, pour répondre à mon message, écrit: > ... > Les capitales n'ont pas du tout la même fréquence chez les allemands > et chez nous, l'espacement de la ponctuation étant souvent différents, > les approches ne devraient pas non plus être identiques. ... > ... > Pour prendre un exemple idiot, Hudson de chez Tiro n'a pas vraiment > tort d'appeller Adobe Garamond « Californian Garamond ». Chaque fois > que je me pose une question sur les usages français, j'ouvre linotype > didot et je constate que ça se présente comme je m'y serais attendu > (petites capitales, tirets...). Si je compare avec d'autres ressucées de > caractères historiques français, les tirets par exemples sont conçus > pour l'usage anglais (sans espaces) ; donc je les utilise à > contre-coeur. > > « On en arriverait aussi à une restriction de la recherche > « créative et à la difficulté pour le créateur de mettre en valeur ses > « idées. > > qu'est-ce qui se cache derrière cette langue de bois ? la peur d'un > marché pas rentable ? De toute façon le marché de la fonte n'est pas (ou presque pas) rentable. Si on a peur, on ne s'y lance pas! Pour rendre ce marché plus viable et voir apparaître de *bonnes* typos sur le marché, ce qui est -je pense- l'intérêt de tous, il faut un marché global pour des fontes qui cherchent à être globales, c'est-à-dire à satisfaire le plus de monde possible avec le meilleur niveau de diversification (le projet OpenType de Adobe-Microsoft va dans ce sens). Pour qu'il y ait marché global il faut d'une part une standardisation à l'échelle globale et d'autre part des systèmes logiciels trés puissants qui permettent une meilleure diversification/localisation. Pour que chaque tradition locale en tire un bénéfice il faudra aussi qu'elle s'ouvre à l'extérieur ainsi qu'à de nouvelles expériences. Mais on peut déjà régler pas mal de problèmes avec ce qu'on a entre les mains aujourd'hui. L'un de mes intérêts est justement de trouver au niveau des polices de caractères des moyens de palier aux problèmes posés par les différences d'usage typographique -ou de tradition typographique, comme vous voulez. Par exemple les histoires de cohabitation des tirets et signes de punctuation avec l'espace, de même que beaucoup d'autres problèmes d'espaçage, peuvent être résolus avec le tableau d'approche (kern). Chacun peut le faire avec un petit logiciel, mais le créateur lui-même peut aussi fournir des tableaux différents pour chaque groupe d'usage typographique. Les matériels sont désormais assez rapides pour que les traitements utilisant une approche complexe ne détériorent pas sensiblement le délai de déroulement des textes. Quant à changer les formes spécifiques de certains caractères pour les besoins locaux c'est beaucoup plus difficile car la place est limitée dans les ensembles de caractères informatisés, d'où la nécessité d'une certaine ouverture d'esprit pour accepter des formes alternatives qui passent bien à la lecture. On a déjà bien accepté les virgules et apostrophes rectilignes de Frutiger, on peut bien continuer un peu! Jusqu'au jour où l'on aura le luxe de se payer dans une même fonte toutes les ligatures -et mêmes des nouvelles- avec remplacement automatique S.V.P. et en prime une panoplie de signes modifiés. Mais il y a déjà des ensembles-expert si l'on veut faire du joli boulot aujourd'hui, c'est moins pratique pour sûr. > « > « <+> whatever the style, type is meant to be read <+> > « > > c'est une blague ? (je viens de voir un logo du genre Typi... où le y > est un gamma, et le p un rho : illisible !) Vous admettez pourtant avoir reconnu un y et un p! Qu'y a-t-il d'illisible donc? Le logotype est fait d'un caractère de fantaisie basé sur l'alphabet grec: où est le problème, puisque vous n'êtes pas soumis à un texte en petit corps, et puisque ce caractère n'a jamais prétendu être destiné au texte? Ajoutons qu'il y a des alphabets latins connus de longue date qui dessinent leur p comme un rho, Bauhaus par exemple. Le logo en question est le résultat d'une recherche que je poursuis de temps en temps pour apporter de nouvelles formes en typographie, rien de définitif et rien de publié à ce jour (d'ailleurs je concède que le y devrait être plus incliné, çà viendra!). Mais faut-il arrêter l'imagination? Toute ma sympathie, Francois H. Villebrod type designer http://www.typiko.com fhv@xxxxxxxxx fhv@xxxxxxxxxx <+> whatever the style, type is meant to be read <+>
- fhv@xxxxxxxxx, Thierry Bouche (03/02/1998)
- Re: fhv@xxxxxxxxx, Francois H. Villebrod <=