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Message : Re: kerning (Alain Hurtig) - Mercredi 03 Juin 1998 |
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Subject: | Re: kerning |
Date: | Wed, 3 Jun 1998 07:37:05 +0200 |
From: | Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxx> |
At 16:05 +0200 2/06/98, Thierry Bouche wrote: >(et, oui, alain h va avoir une syncope, mais > Arghhhhh ! >modifier la forme des lettres est un moyen de préserver le gris _et_ >le rythme, alors que seulement créner, voire interlettrer, donne >quelque chose de tout simplement monstrueux). > Je n'ai lu l'article qu'en diagonale (c'est un peu rude à lire, surtout que mon anglais est défaillant), mais je n'ai pas vu qu'il veut déformer les lettres. Je me trompe ? >Prenons le mot firmin, qui comprend 9 barres verticales. Si je le > C'est un exemple un peu extrême, non ? Le problème, c'est surtout qu'on est tout le temps en train de faire des compromis, parce qu'il n'y a pas de solution universellement bonne. C'est comme quand on resserre ou écarte un tout petit peu les lettres, ou qu'on modifie l'inter-paragraphe, pour assassiner une veuve. Ça rompt sur quelques lignes l'uniformité du gris typo. Qu'est-ce qui vaut mieux ? Laisser la veuve, ou briser la monotonie ? >rend le déchiffrage lettre par lettre très pénible. > Oui, mais quand on lit, on ne déchiffre pas lettre à lettre (sauf ceux qui apprennent à lire, et encore !) Lire, c'est faire du décodage, attrapper des groupes de lettres, des groupes de mots de façon globale (en sautant par dessus d'autres groupes, si nécessaire ou possible) du coin de l'oeil, et laisser le cerveau reconstituer l'ensemble. La meilleure preuve, finalement, c'est la présence de blanc entre les mots : si on lisait lettre à lettre, le blanc serait beaucoup moins nécessaire. Tu as noté plusieurs fois sur la liste que le Didot obligeait à une lecture lente. Je suis en train de me demander si ce n'est pas sa grande homogénité, la ressemblance morphologique frappante entre les lettres (qui empêche de les discriminer facilement, forçant à une lecture encore plus globale si je puis dire, et pourtant presque lettre à lettre) qui génère cette lenteur. Si l'hypothèse est exacte, le Didot est alors _effectivement_ la police idéale pour l'apprentissage (a contrario du Bodoni, par exemple). >comment compose-t-on, > Comme on peut ;-). Alain Hurtig mailto:alain.hurtig@xxxxxx ------------------------------------------------------------------------------- J'apprends à vouloir tout et à n'attendre rien, guidé par la seule constance d'être humain et la conscience de ne l'être jamais assez. Raoul Vaneigem, _Nous qui désirons sans fin_.
- kerning, Thierry Bouche (02/06/1998)
- Re: kerning, Alain Hurtig <=
- Re: kerning, Jacques Andre (03/06/1998)
- Re: kerning, Alain Hurtig (03/06/1998)
- Re: kerning, Thierry Bouche (03/06/1998)
- Re: kerning, Jean-Pierre Lacroux (03/06/1998)