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Message : Re: Bouquin de Blanchard

(Thierry Bouche) - Lundi 20 Juillet 1998
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Subject:    Re: Bouquin de Blanchard
Date:    Mon, 20 Jul 1998 13:32:57 +0200 (MET DST)
From:    Thierry Bouche <Thierry.Bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Concernant « Re: Bouquin de Blanchard », Christophe Labouisse écrit : «
» En outre à la lecture du texte Gerard Blanchard donne
» effectivement l'impression de maîtriser son sujet.

Il a voulu nous jouer les « fragments d'un méta-discours
typo-gra-phi-que ». Much ado about nothing, imho.

 
» En revanche, à l'instar d'Alain, je trouve que Blanchard papillonne
» un peu. Peut-être s'agit-il d'un effet secondaire de la mise en page
» mais j'ai souvent été frustré de passer à autre chose alors que le
» sujet abordé me semblait encore digne d'intérêt.

Le problème est que la mise en pages est fondamentale : elle définit
les bornes et applatit tout : quel que soit le sujet abordé, la
surface occupée sera la même. Comment aider les gens en mettant tout
sur le même niveau, en réduisant les champs inifinis du possible en
opposition binaires ? (un exemple parmi d'autres : pourquoi pas un mot
sur les petites capitales ? parce que la « casse » serait un axe
binaire haut/bas, la graisse aussi serait un axe binaire, ainsi que la
chasse... Que serait la vue si le point aveugle occupait tout
l'espace ? demandez à Blanchard !)

Autre chose, Jacques André nous a dit : « Blanchard, c'est mieux que
Bringhurst, parce que c'est un/en français ». On aimerait pouvoir dire
oui, mais ce type ne connaît pas la typo française, qu'il réduit à
Deberny & Peignot ! Son livre est traduit de l'anglais ! (serifs
[parfois ortho {sic !} graphié sérifs] pour empattement, poids
(weight) pour  graisse, taille (size) pour corps, et puis comme l'a
remarqué Alain, il ne s'intéresse qu'à la typo d'affiches, pour
laquelle il n'y a pas de tradition de langues). C'est l'inverse du
Perrousseaux, beaucoup moins kitsch, mais dans lequel la pratique de
la typo du français est omniprésente

Plus j'avance dans ce livre, plus j'ai le sentiment de m'être fait
arnaquer. Je sais que le type d'esbrouffe ici affichée est monnaie
courante (par exemple aux beaux arts, dans les écoles d'architecture,
...)  mais la culture, ça n'est pas une bibliographie de 10 pages (ici
éclatée dans le texte) ou des listes de noms de caractères. C'est la
capacité à en tirer une synthèse. Je ne parviens pas à imaginer qui
pourra aider ce livre totalement déstructuré, cet étalage prétentieux
de références gratuites. Je me suis aussi fait arnaquer sur la
qualité : l'aura de Blanchard est telle que l'éditeur n'a visiblement
pas fait son travail, je suppose que Blanchard a tout fait, amenant à
Perrousseaux une camera-ready copy que ce dernier n'a pas osé
toucher. Il y a beaucoup d'erreurs grossières (qui vont de la coquille
toute bête à des errements orthographiques, des fautes typo, mais
aussi des phrases qui ne veulent rien dire qu'un correcteur n'aurait
pas laissé passer !)

Thierry (vivement les vacances :-)