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Message : Re: Ordre lexicographique

(Alain LaBonté ) - Jeudi 22 Octobre 1998
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Subject:    Re: Ordre lexicographique
Date:    Thu, 22 Oct 1998 08:59:11 +0200
From:    Alain LaBonté  <alb@xxxxxxxxxxxxxx>

A 00:00 98-10-22 +0100, Fabien A.P. Petitcolas a écrit :
>
>En discutant avec un ami qui suit les débats relatifs à UNICODE j'ai appris
>qu'en français le traitement des accents dans l'ordre lexicographique était
>particulier. Les lettres sont comparées de gauche à droite ; en revanche,
>les accents sont pris en compte de droite à gauche. Voici le seul exemple
>que j'ai pu trouver dans un dictionnaire :
>
>Cote (n.f.)
>Côte (n.f.)
>Coté (p.pt. de coter)
>Côté (n.m.)
>
>Notez l'alternance « o ô o ô » en deuxième position par opposition à « e e é
>é » en dernière position.
>
>Quelqu'un saurait-il d'où vient cette règle ?


   [Alain] :
   C'est une vieille règle non écrite avant 1986 et utilisée en pratique
par tous les grands producteurs de dictionnaires français (et même par les
dictionnaires de langue impliquant le français, jusqu'aux dictionnaires
français-chinois-français produits à Hong Kong, par exemple). Je l'ai
documentée en 1986 et en 1988 nous avons démarré un projet de normalisation
au Canada qui a mené à la norme CAN/CSA Z243.4.1 (et maintenant au projet
de norme ISO/CEI 14651). 

   Voir : http://www.tresor.gouv.qc.ca/doc/classm.htm
   et :   http://www.tresor.gouv.qc.ca/doc/techtri.htm

   Il y a de nombreux autres exemples que celui que vous donnez, et c'est
systématique. C'est un conseiller des maisons Robert et Larousse qui avait
confirmé ces règles que j'avais déduites, sans que je sois sûr de ce que
j'avais déduit avant qu'il m'énonce la règle : « en cas d'homographie,
c'est la suite du mot qui détermine le classement ». C'est d'ailleurs la
même règle qui s'applique quand les mots n'ont pas la même longueur : ainsi
« pêche » vient avant « pécher » en français parce que *rien* prècède « r »
à la suite de la portion homographique des deux mots. N'oublions pas que
quand ces règles ont été établies, nous ne disposions pas de langages de
programmation. Cela étant, la règle a en plus un sens en français, car les
accents ont plus d'importance discriminante à la fin des mots qu'au début
(et l'on n'a qu'à voir l'insistance du Monde à ne pas mettre les accents
sur les capitales initiales pour s'en convaincre), et les nombreux
participes passés des verbes du premier groupe en « er » nous le font aussi
comprendre : le dernier « é » de « révélé » ajoute une information plus
importante que le « è » de « révèle ».

Alain LaBonté
Tel Aviv