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Message : Re: PAO ou pas PAO ?

(Jef Tombeur) - Lundi 07 Décembre 1998
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Subject:    Re: PAO ou pas PAO ?
Date:    Mon, 7 Dec 1998 15:06:55 +0100
From:    "Jef Tombeur" <jtombeur@xxxxxxxxxxxxxx>

-----Message d'origine-----
De : Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxxxxxxx>

>Autre remarque : je suis toujours étonné par les gens qui utilisent
XPress
>comme _traîtement de textes_. L'éditeur de textes de ce logiciel est
>tellement insuffisant (...) Ça paraît pourtant très difficile
d'expliquer aux maquettistes et aux chefs
>de fab' que la saisie, la correction, l'enrichissement, etc., sont
bien
>plus faciles et bien plus rapides à faire dans un logiciel spécialisé
>(Word, par exemple, mais n'importe quel autre TdT fait l'affaire), et
que
>XPress (ou n'importe quel autre logiciel de mise en pages) ne doit
arriver
>dans le processus de production qu'en _aval_, une fois que le texte
est
>impeccable et qu'il ne reste plus qu'à le monter, à intégrer les
>illustrations et les tableaux, bref à faire notre petite cuisine
spécifique.
>
Ben oui et non, tout dépend de ce qu'on fait. Je peux très bien
utiliser Word pour rédiger tout en réalisant une mise en page (import
des illustrations, légendage, etc.). Mais autant le faire directement
sous XPress. Je crois qu'il est parfois indiqué, si les corporations
apportant leur concours à l'ensemble de la réalisation d'une revue le
permettent, de laisser à l'auteur suggérer une mise en page. Cela
dépend évidemment de la nature, de la longueur, du gabarit, etc. ? on
peut détailler à loisir les critères. Et autant qu'il le fasse sous un
logiciel de PAO.
Par exemple, les chapeaux. Si le colonnage est assez étroit, un texte
composé "au kilomètre" (pour un chapeau, l'expression n'est pas
vraiment appropriée) sous un traitement de texte risque d'être très
mal adapté (problèmes de césure des mots longs, de composition en
drapeau au fer gauche ou droit). Simuler une colonne sous Word par
exemple, la supprimer ensuite pour l'export vers QuarkXPress, quel
intérêt ?
Il faut parfois placer les illustrations selon un rapport assez étroit
avec le texte (pour éviter que le secrétaire de rédaction soit obliger
de faire des renvois du genre : "voir fig. X, page Y"). Bref, je propo
se très régulièrement des textes illustrés (images numériques des
auteurs présentés, captures d'écran des logiciels évoqués) rédigés
directement sous Quark. Au début, cela provoquait quelques irritations
de la part de ceux qui faisaient la mise en page définitive.
Aujourd'hui, c'est beaucoup plus apprécié. Tout dépend. Et un texte
visité par ProLexis correctement utilisé ne demande pas trop de
travail ultérieur. Bref, on verra ce que donnera l'évolution des
usages et des métiers...
Je pense que tout le monde sera en tout cas d'accord pour estimer
qu'il vaut mieux consulter un texte informatif à peu près correctement
mis en page par son auteur que le même texte, agréablement (pour
l'oeil) présenté par un pro de la mise en page publicitaire ayant plus
ou moins bien lu le texte. Récemment, je me suis retrouvé avec les
illustrations d'un encadré scindées et réparties plus ou moins bien
agréablement au fil du texte principal (qui n'avait qu'un rapport
assez lointain avec celui de l'encadré qui présentait un tout autre
produit). J'ai donc demandé à ce que la cohérence de l'encadré et du
texte principal soit rétablie. Et je me suis retrouvé avec une tourne
américaine. Finalement, tout a fini par rentrer dans l'ordre (celui
des critères de la mise en page journalistique).
Le problème de la formation des divers intervenants est toujours
d'actualité. Par exemple, dans une revue agricole, si l'auteur fournit
trois ou quatre photos de bovins à un secrétaire de rédaction ou un
Paoiste peu formé, il est à peu près certain que celle montrant le cul
des bestiaux sera éliminée. C'est pourtant celle qui est la plus
porteuse d'informations pour les lecteurs. On a toutes les chances de
se retrouver avec un muffle "expressif" monté en deux colonnes, voire
trois, pour faire "beau". Je glisserai sur le problème des titres plus
ou moins informatifs ou simplement accrocheurs selon que l'auteur a ou
non son mot à dire au final (c'est vraiment trop hors liste).
Tout ça, c'est à estimer au cas par cas, en fonction des conditions de
production (temps, formation des uns et des autres, critères
d'appréciation comme la hiérarchie des informations, etc.).

Jef Tombeur
(journaliste, ex-secrétaire de rédaction, qui ne se prétend pas
metteur ou D.A.)