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Message : Re: Banalisation des smileys, etc. (Jef Tombeur) - Vendredi 12 Mars 1999 |
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Subject: | Re: Banalisation des smileys, etc. |
Date: | Fri, 12 Mar 1999 17:19:51 +0100 |
From: | "Jef Tombeur" <jtombeur@xxxxxxxxxxxxx> |
----- Message d'origine ----- De : Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxx> À : <typographie@xxxxxxxx> >Il y a, me semble-t-il, une contradiction de principe entre cette recherche >permanente d'abréviations, destinées à laisser plus de place au >rédactionnel, et la tendance générale à vouloir faire de nos magazines des >illustrés pour (grands) enfants. > Oh que oui ! Enfin tout dépend du magazine, de la nature de l'info gagnant ou non à être illustrée... Mais que c'est vrai !, en général. Et avec les photos et illustrations libres de droits après achat d'un CD, on risque fort de retrouver de l'illustration passe-partout, sans aucun ou très peu de contenu informatif, en prolifération. Je ne sais pas s'il y a aussi des raisons économiques (une raison économique, c'est une raison énoncée artistiquement par un DA ou un secrétaire de rédaction sur un ton sans réplique, et en fait, ça peut concourir à faire partir en pré-retraite deux types de la compo). La contradiction est de principe, mais il y a bien une relation de cause à effet. En parler plus longuement nous entraînerait trop loin de l'objet de la liste. En tout cas, la rêgle voulant qu'il faille lire trop fois avant de mettre en page est, pratiquement partout, ignorée au point que personne ne lit ne serait-ce qu'une fois ce qu'il traite. On va donc te riper en page 5 un encadré se rapportant à un paragraphe en page 1, démonter un encadré illustré de la page 3 pour en placer l'illustration en page 4 et son texte en page 2, etc. C'est "hachement" mieux visuellement, et "hachement" haché à la lecture. On te fait "péter" une image parce que sa dominante est en harmonie avec la couleur choisie pour le titre, et on te sucre celle qui était davantage informative (quand ce n'est pas tout un paragraphe qu'on te demande de supprimer : c'est pas grave, ça te fait plus de boulot, pour un moindre prix, autant de gagné). Je lis, sur l'affiche-calendrier "Graphisme en France 1999" consacrée à la typo (merci à, je crois, J. A. de nous l'avoir signalée, si ce n'est à lui qu'on le doit, merci en tout cas), sous la plume de Muriel Paris. "Il suffit de penser au graphiste (...). Il doit aujourd'hui posséder des connaissances aussi bien en photogravure, qu'en composition, maîtriser le code typographique et savoir gérer les corrections, apprendre sans arrêt le maniement des nouveaux logiciels, et considéré comme simple pièce de la machinerie générale, il peut être remplacé du jour au lendemain..." Plus haut : "Il est impossible de demander indéfiniment au même individu d'accroître ses compétences et d'assurer des fonctions assumées auparavant par plusieurs, sans que cela nuise à la qualité de la production." J'inverse volontairement l'ordre (du particulier au général et non plus, comme Muriel Paris, le général suivi d'un exemple l'explicitant). Parce que, dans certains cas, c'est maintenant à l'auteur d'assurer tout pour le même prix, et d'investir sans contrepartie pour continuer à exercer (équipement matériel et logiciel, télécom, etc.). Il faudra bientôt livrer "prêt à rouler" (sans flashage intermédiaire). Actuellement, la denrée la plus recherchée dans la presse, c'est le jeune journaliste en contrat de qualification, issu d'une école formant en alternance (cours plus stages en situation, rémunérés ou non), recrutant sur concours à Bac+2 strict minimum. C'est mieux s'il sait bien mettre en pages lui-même, pour le papier et la diffusion en ligne. On veut qu'il ait un portable, un moyen de locomotion, un accès internet, puisse faire des photos, etc. On donnera la préférence à celui qui a eu le bac à 16 ans, le Dess à 20, pour sortir de l'école de journa à 22 et enchaîner 4 ans de contrats de qualification (là, j'exagère quand même assez fortement, encore que...). Ce qui lui permettra d'acquérir, comme moi sur le tard, l'indispensable "vernis typographique". A moins qu'il ne prenne le parti de s'en ficher comme du reste, et de consacrer le minimum d'effort tout en restant assez conforme aux attentes pour garder sa place. Et comme c'est plus facile de faire "péter" une photo que d'écrire quelques lignes de plus (pertinentes et documentées ; car pisser de la copie, l'art est aisé...). Maintenant, puisqu'il faudra bientôt sortir d'HEC pour gérer un établissement de restauration rapide, on peut aussi espérer que la production typographique la plus courante, confiée à de tels collaborateurs, finira par être un peu plus convenable. Soigner davantage l'emballage reste encore très "tendance". Pour le reste...
- Re: Banalisation des smileys, etc., Jef Tombeur <=
- Re: Banalisation des smileys, etc., Thierry Bouche (15/03/1999)
- Re: Banalisation des smileys, etc., Jacques Melot (15/03/1999)