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Message : Re: Guilles : les 5 sens

(Olivier RANDIER) - Lundi 15 Mars 1999
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Subject:    Re: Guilles : les 5 sens
Date:    Mon, 15 Mar 1999 16:16:35 +0100
From:    Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxx>

>----- Message d'origine -----
>De : Jean_Denis <rondinet@xxxxxxxxxxxxxxxx>
>
>|   Sur France Info, le guille se prononce : un des présentateurs monte
>|sa voix d´un octave pour indiquer une citation.
>|   À quand les guillemets qui se goûteront ou se sentiront ?
>
>Le guilledoux et le guilleraide ?
>Mon prof de radio (Gunsett ? Il était à Strasbourg), était très "ancien du
>Poste français" (même s'il n'y avait jamais sans doute collaboré). Tous les
>textes devaient être lus. Or donc, il enseignait à sa manière la ponctuation.
>Qui ne devait pas être trop mauvaise.
>J'estime d'ailleurs que la seule manière vraiment efficace de l'enseigner est
>de la faire ressentir en l'énonçant. Au moins au stade de l'initiation. Car
>tout discours écrit ne se prête sans doute pas à l'énoncé de manière aisée.
>Actuellement, je crois déceler de plus en plus d'articles ponctués "sous
>influence" de l'audiovisuel (on "virgule" là où on reprendrait son souffle, et
>c'est parfois bizarroïde).

Je ne suis pas sûr de te suivre, là. Pour moi qui aie la chance de garder
de l'école une orthographe et une syntaxe « naturelle », la notion de
virgule se confond avec celle de pause dans le discours, et c'est très
pratique. Chaque fois que j'ai un doute, il me suffit de prononcer une
phrase pour savoir, sauf exception, comment la « virguler ». Je suis
toujours étonné de constater que beaucoup de mes contemporains ne
ressentent pas la nécessité de cette pause, et donc ponctuent mal.
À mon avis, la ponctuation anarchique qui règne dans les médias
audiovisuels tient à deux facteurs : la vitesse et le prompteur. On parle
trop vite, sans marquer les pauses nécessaires. Du coup, on se retrouve à
bout de souffle à la fin anticipée de la phrase. Là, on reprend son souffle
un bon coup et, manque de pot, le prompteur affiche la suite de la phrase.
Résultat, on a marqué une virgule (voire un point) très perceptible là où
il n'y en avait pas. Ça donne parfois des résultats surréalistes.
On a parfois aussi l'impression que le présentateur marque la pause à la
fin de la ligne ou de l'écran.
Si on a l'habitude de marquer chaque virgule par une pause, on a tout
loisir de reprendre son souffle, et on n'a pas besoin de tronquer la phrase
pour éviter l'asphyxie. Je ne suis pas convaincu que le fait d'apprendre à
parler en disant « virgule » à chaque virgule aide beaucoup, parce que le
mot se substitue alors à la respiration, et le souffle n'est pas repris
correctement. Mais bon, chacun sa méthode. Et puis, la critique est
aisée...

Par contre, un stage de plongée sous-marine n'est pas inutile, pour la
respiration -O)

Olivier RANDIER -- Experluette		mailto:orandier@xxxxxxxxxxx
	http://technopole.le-village.com/Experluette/index.html
Experluette : typographie et technologie de composition. L'Hypercasse
(projet de base de données typographique), l'Outil (ouvroir de typographie
illustrative).