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Message : Pour en finir avec les guillemets autonymiques

(Patrick Blart) - Dimanche 28 Mars 1999
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Subject:    Pour en finir avec les guillemets autonymiques
Date:    Sat, 27 Mar 1999 21:31:05 -0500
From:    Patrick Blart <blart@xxxxxxxxxxxx>

Bonjour tous, toutes,
 
  Il y a quelque temps, j'écrivais à cette liste:
 
Comment composer dans un livre didactique...
 
  :: Le pronom « il » ou « elle » est un marqueur de continuité thématique... (avec des guillemets)
ou
  :: Le pronom il ou elle est un marqueur de continuité thématique... (avec des italiques)
 
Ce à quoi monsieur Jean-Pierre Lacroux m'a répondu:
 
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Italique sans hésitation possible. Et même, à l'occasion, si nécessaire... ital demi-gras pour faire bien pédago.
Les guillemets seraient [...] un contresens abominable !
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  Je veux bien croire que «les guillemets seraient un contresens abominable», c'est ce dont j'essaie de me convaincre depuis. Et pourtant... Et pourtant, dans la bibliographie que ce même Lacroux a bâtie -- fort utile au demeurant --, on n'y trouve que deux «chef-d'oeuvres» dans la page Bibliographie orthotypographique, dont l'un est l'ouvrage de Jacques Drillon, longuement décrié et/ou commenté sur cette liste (voir Édition & qualité...).
 
  Or, dans mon livre, un chef-d'oeuvre c'est un ouvrage qui mérite la plus grande attention, le plus grand respect. Et, vous me voyez venir, Jacques Drillon mentionne à propos des guillemets désignant des noms autonymes, p.301 § 6.
 
Le mot cité en tant que mot. On emploie les guillemets pour isoler du discours un mot qu'on cite en tant que mot. Ainsi, l'on peut dire:
 
Le mot «zythum» constitue la dernière entré du Petit Robert.
 
Il arrive qu'on le mette uniquement en italique. Cela n'est pas malvenu (sic), mais ne peut s'accommoder d'une citation qu'on ferait d'un terme étranger -- déjà en italique. Si l'on choisit les guillemets, on a l'avantage de pouvoir écrire clairement:
 
Le mot «cash» figure dans le Petit Robert! Il est donc français?
 
[...]
 
  Première remarque, Drillon laisse planer l'idée de «choix» (ou choix, je ne sais plus!). Son exemple de cash est fort intéressant puisque je ne cesse de promouvoir l'idée sous-jacente à un tout autre exemple, contradictoire celui-là, pour justifier l'utilisation des italiques:
 
Prenez ces trois phrases:
 
1) Le verbe « bloque » ne doit pas être confondu avec le substantif « bloc ».
2) Le verbe « bloque » toute interprétation fautive de la phrase.
3) Le verbe « bloque » « bloque » toute interprétation fautive de la phrase. (!)
 
D'où : Le verbe bloque « bloque » toute interprétation fautive de la phrase, et toute ambiguïté par le fait même!
  Par ailleurs, _Le bon usage_ mentionne § 450: «L'emploi autonymique se manifeste [...] dans la graphie, par l'emploi des italiques ou parfois des guillemets.» Bon, ça on l'aura remarqué. Mais il ne semble pas y avoir là de «contresens abominable.»
 
  Donc, pour en finir avec les guillemets autonymiques... italique OU guillemets?
 
  Remarque: J'ai écrit ce courriel en format html pour bien faire voir les italiques. J'espère simplement qu'il gardera son formatage.
 
Merci
 
Patrick Blart
http://members.xoom.com/blart