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Message : Re: Souligner ou pas (fut: Police pour les URL)

(Philippe JALLON) - Jeudi 08 Avril 1999
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Subject:    Re: Souligner ou pas (fut: Police pour les URL)
Date:    Thu, 8 Apr 1999 09:36:57 +0100
From:    Philippe JALLON <panafmed@xxxxxxxxxxx>

Franck Pommereau écrivit :

>quand le souligné est fait comme il faut, c'est à dire
>sans couper les lettres descendantes, en quoi est-il abbérant ? [...] Car
>si j'en juge par ce que je vois, le
>souligné n'est pas plus gênant que le gras, il peut même se révéler
>plus discret. Alors quoi ? qu'on m'explique...

Pour se faire un avis circonstancié, le mieux est de prendre un exemple
concret. Quelqu'un connaît-il « la Correspondance de la presse » ? Inutile
de se précipiter en kiosque (pas vendu en kiosque) ou de sortir son carnet
de chèques personnel (c'est hors de prix) ; le mieux est d'aller dans une
bibliothèque spécialisée ou de s'adresser à des attachés de presse (dans le
domaine des médias).

Cette revue spécialisée est très connue dans son petit monde. Pour sa
qualité, certes. Mais aussi pour son abus du souligné. La plupart des
articles se présentent -- comme dans mon canard -- sous forme de brèves ou
de filets. La grande « originalité » de la revue, c'est que les titres --
parfois à rallonge -- des articles sont en toutes capitales : pas très
lisible, ça. Et en plus, ils sont soulignés, tout comme les mots et
expressions (voire phrases) clés dans le texte de l'article. Dans certains
cas, il y a plus de texte souligné que de non souligné. Autant dire que,
d'un point de vue graphique, le résultat n'est pas très heureux : ça
ressemble à un document dactylo des années cinquante.

Dans mon journal, j'ai pris l'habitude de mettre en gras tous les noms
propres lors de leur première occurrence dans un article. Il y a par
conséquent beaucoup de « mots » en gras, mais le résultat reste acceptable
(ce qui l'est moins, c'est l'incompétence du type qui fait la maquette;-).
Si je remplaçais le gras par le souligné, mon canard deviendrait tout
simplement illisible. Déjà qu'il est composé en corps 8... :-)

Il me semble -- mais je me trompe peut-être -- que le souligné correspond à
une tradition dactylographique désormais révolue, plutôt qu'à une tradition
d'imprimerie. Quand on utilisait les machines à écrire, l'usage du gras
était impossible (sauf à taper comme une brute, et encore) et c'est donc le
souligné qui en tenait lieu. L'utilisation des texteurs informatiques
autorise maintenant des enrichissements typographiques (gras, italique
et... accents sur les capitales;-) qu'on ne pouvait pas se permettre, en
production individuelle, il y a trente ans.

Concernant « la Correspondance de la presse », l'usage du souligné est
peut-être _aussi_ dicté par le souci de se faire pirater moins facilement
par les logiciels d'OCR (ou ROC, reconnaissance optique des caractères) et
pour éviter la copie sauvage et la transmission par fax (?).

Dans certains cas et uniquement à titre ponctuel (par exemple dans certains
éléments de titraille), le souligné peut avoir son utilité comme outil
graphique à part entière (et non pas comme succédané). Dans ce cas, je
crois qu'il est préférable de composer un filet indépendant plutôt que
d'utiliser le soulignement automatique. Les maquettistes confirmeront (ou
infirmeront) cette remarque.


Philippe JALLON	panafmed@xxxxxxxxxxx
Directeur de la publication / Chief Editor    Médias interAfrique
Phone +33 1 45 47 10 41
Fax +33 1 45 47 18 73