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Message : Re: Re: Livre électronique : suite et fin (?)

(Olivier RANDIER) - Mercredi 01 Décembre 1999
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Subject:    Re: Re: Livre électronique : suite et fin (?)
Date:    Wed, 1 Dec 1999 00:55:15 +0100
From:    Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxx>

>>PS. -- Quant à vos inquiétudes sur le respect de la typo française, je
>>n'en vois pas trop la raison : tout mode d'affichage graphique un peu
>>évolué permet d'afficher tout ce qu'il faut comme il faut.
>
>Juste. Mais cela viendra en option. Il y aura un effort à faire pour que
>l'ouvrage s'affiche en typographie française.  Et cet effort, le public
>ne le fera pas.  Et s'adaptera à la typographie anglaise.  Et au bout
>d'un demi-siècle, enverra promener la typographie française parce qu'elle
>sera « anormale », faute de voir autre chose que la typographie anglaise.

Non, il y a un malentendu, là. Si le format qui s'impose est le PDF, comme
il me semblerait logique (cohérence de la chaîne d'édition), la typographie
n'a pas de raisons de s'en ressentir. On crée un fichier PDF à partir d'un
fichier de mise en pages traditionnel fait par des professionnels (le même
que celui qui sert pour l'impression papier). Il est affiché tel quel par
le lecteur électronique, donc en respectant la mise en pages, la
typographie et les conventions typographiques qui ont présidé à sa
création. Le lecteur (humain) n'a donc pas d'efforts à faire pour obtenir
un livre lisible (c'est l'un des avantages majeurs de ce format).

Dans le cas du XML, ce serait différent, évidemment. Encore que ce format
est encore susceptible d'évoluer. On peut aussi imaginer que les lecteurs
vendus en France soient fournis avec un logiciel correctement configuré
(enfin, pas sûr, ça). L'avantage du XML, par contre, c'est de pouvoir
s'adapter au format de l'écran (mais c'est aussi son inconvénient majeur).

Si c'est un format propriétaire Microsoft, on peut effectivement tout
craindre.
Mais dans ce cas, pour moi, pas de doute : poubelle direct. :(

Évidemment, on s'imagine bien que les promoteurs du livre électronique rève
d'une moulinette qui transforme une saisie brute en livre électronique prêt
à vendre. Là, effectivement, il y aurait à craindre pour le respect de la
typographie. Mais je suis confiant : il faudra encore un certain temps
avant de nous mettre tous au chômage ;-)

À mon avis, le confort de l'utilisateur va jouer un grand rôle. Entre un
lecteur qui affiche des pages aussi illisibles que la moyenne des pages
Internet et un lecteur qui affiche des PDF parfaits, que choisiras
l'utilisateur (même moyen) ?
Personnellement, je n'achèterais pas un livre électronique pour avoir une
deuxième console Internet portable. Par contre, pouvoir transporter une
partie de ma bibliothèque dans un format léger, pratique et lisible,
m'intéresse, notamment pour éviter de surcharger ma valise (tous les
plongeurs sont traumatisés par la limite des 20 kg de bagage aérien).
J'aimerais aussi pouvoir acheter les revues qui s'entassent inutilement
chez moi sous une forme moins encombrante et plus facilement consultable.

Les enjeux typographiques du livre électronique, tourne plutôt autour de
l'écran : qualité du contraste blanc/texte, adaptation des fontes à la
pixelisation, monoécran contre double page, empagements, adaptation des
différents formats papier à des formats d'écran différents et forcéments
limités*. Là, il y a effectivement une réflexion à mener, mais c'est sans
doute encore un peu tôt, tant qu'on n'a pas des écrans de lecture dignes de
ce nom.

* À mon avis, la meilleure solution sera au contraire d'adapter le format
(ou au moins les proportions) de l'écran au format du fichier lu, comme un
écran de cinéma s'adapte au format du film diffusé : extensibilité,
modularité ? gros travail d'ergonomie...

Olivier RANDIER -- Experluette		mailto:orandier@xxxxxxxxxxx
	http://technopole.le-village.com/Experluette/index.html
Experluette : typographie et technologie de composition. L'Hypercasse
(projet de base de données typographique), l'Outil (ouvroir de typographie
illustrative).