Re: Re: Livre électronique : suite et fin (?)

["Pierre Hallet" <pierre.hallet@xxxxxxxxx>]

(Je fais une pause dans l'embrasure de ma cage, puisqu'on en revient
au sujet de base de cet échange : un bon moyen de le clôturer...)


(Olivier Randier) Si le format qui s'impose est le PDF, comme il me
>semblerait logique (cohérence de la chaîne d'édition), la typographie
>n'a pas de raisons de s'en ressentir. Dans le cas du XML, ce serait
>différent, encore que ce format est encore susceptible d'évoluer.
>Si c'est un format propriétaire Microsoft, on peut effectivement tout
>craindre. Mais dans ce cas, pour moi, pas de doute : poubelle direct.
>Évidemment, on s'imagine bien que les promoteurs du livre électronique
>rêve d'une moulinette qui transforme une saisie brute en livre
>électronique prêt à vendre. Là, effectivement, il y aurait à craindre
>pour le respect de la typographie. Mais je suis confiant : il faudra
>encore un certain temps avant de nous mettre tous au chômage ;-)
>À mon avis, le confort de l'utilisateur va jouer un grand rôle. Entre un
>lecteur qui affiche des pages aussi illisibles que la moyenne des pages
>Internet et un lecteur qui affiche des PDF parfaits, que choisira
>l'utilisateur (même moyen) ?

C'est là une bonne synthèse du problème de la définition des standards :
selon que tel ou tel standard s'imposera, le résultat affectera ou non
la typographie. Et cela engage l'avenir des professionnels, bien sûr pas
dès les prochains mois, mais pour un certain nombre des années qui les
séparent de leur retraite...

Votre dernière question me paraît formulée de façon à forcer un peu la
réponse ; permettez-moi, à titre personnel d'utilisateur « même moyen »
d'y répondre d'une manière qui vous décevra : je n'aime guère le format
PDF, que je ne trouve utile que si la mise en page est cruciale (ce qui
est rare pour moi).  Et je ne trouve pas illisible, ni inconfortable,
la moyenne des pages Internet... et mes enfants encore moins que moi ;
n'oublions pas que les lecteurs de demain sont les jeunes d'aujourd'hui,
qui n'ont plus le même rapport à la lecture que la génération précédente.

À propos de discussion sur les formats, je voudrais terminer en citant
une expérience personnelle : au moment de mettre sur mon site le roman
que j'ai écrit (et que je pense être le plus long roman inédit du Web,
avec son gros million de signes), j'ai eu une loooongue discussion sur
une autre liste de diffusion quant au(x) format(s) à proposer. En fin
de compte, je l'ai placé en texte brut, RPF et HTML ; les avis sur le
PDF étaient *très* partagés chez les memebres de la liste.  Certes, il
s'agissait de Web plutôt que de livre-é ; mais je suis loin d'être sûr
que le souci de la mise en page occupe le premier plan chez tous les
lecteurs... et il y a même des iconoclastes qui parlent de « dictature
des typographes » et seraient ravis de les court-circuiter.  ;-)

Sur ce, en vous remerciant de m'avoir lu, je referme sur moi la porte
de ma cage,

Pierre Hallet.