Re: suspensions

[Jacques Melot <melot@xxxxxx>]

 Le 22/01/00, à 6:24 +0100, nous recevions de edith andrieu :

> Il y a déjà eu une discussion sur les trois points, mais quelqu'un saurait-il
> depuis quand trois est la norme ? Au  XVII, XVIII° cinq points étaient souvent
> utilisés, parfois même plus (jusqu'à la justification..........)
> mais jamais jamais (même parmi les plus fous des  fous littéraires,
> principalement XIX°) le ::: pour insister sur LA PREUVE (de l'existence des
> incubes à hélice ou des ptéronaves à engouffreurs de vents), jamais de ,,, qui
> irait bien avec un etc.,,, (de là peut-être l'erreur etc...)
> Au XIX° toujours des ...; ...! ...? le point final paraît peut-être 
> toujours trop
> abrupte pour une pensée qui ne veut pas s'arréter ?
> édith


    Bonjour à Edith, qui se lève tôt, même que ça me fait plaisir.

   Au cours des siècles, les choses se peaufinent et l'on assiste 
souvent à une sorte de convergence vers une forme optimale (il y 
aurait beaucoup à dire là-dessus, n'est-ce pas Jean-Pierre?).

   En ce qui concerne les points de suspension, trois, cinq, douze 
points, etc., peuvent indiquer la suspension, mais trois est le 
nombre qui symbolise une vrai pluralité tout en étant le plus 
économique (optimisation du coût). Un point : se passe de 
commentaire, deux points, ce n'est pas tout à fait un pluriel (se 
perçoit dans l'existence relativement persistante du duel dans les 
langues, à côté du singulier et du pluriel, lequel commence en 
général à trois, bien qu'il existe des langues primitives dans 
lesquelles on utilise un triel, etc.; se voit encore dans la 
distinction « deuxième » et « second »), trois points : là commence 
le pluriel indo-européen incontestable. Aller plus loin, c'est tomber 
dans un certain arbitraire.

  Une norme? Je suppose que cela s'est fait progressivement, et que 
l'on peut commencer à parler de norme vers le début ou le milieu du 
XIXe. Jean-Pierre devrait pouvoir répondre plus précisément à cette 
question.

   Jacques Melot