Archive Liste Typographie
Message : Re: Foliotages de pages blanches

(Jacques Andre) - Mardi 19 Septembre 2000
Navigation par date [ Précédent    Index    Suivant ]
Navigation par sujet [ Précédent    Index    Suivant ]

Subject:    Re: Foliotages de pages blanches
Date:    Tue, 19 Sep 2000 15:18:24 +0200
From:    Jacques Andre <Jacques.Andre@xxxxxxxx>

Olivier RANDIER wrote: [en reportant au livre, nouveau sujet pour moi, 
ce qu'on avait pu dire sur les documents techniques comme les thèses] 

> Et, surtout, si la nature a horreur du vide, la typographie, elle, adore
> ça. C'est même notre Graal, à nous autres metteurs en pages, que de
> parvenir à préserver un maximum de blanc, malgré les contraintes
> économiques plus ou moins absurdes qu'on nous impose. Il suffit de regarder
> un livre de poche aux marges microscopiques pour comprendre que le blanc
> est indispensable au confort de la lecture.

Alors là d'accord ! On a causé ici des modèles de Rosaviro & Co (ça doit
encore trainer dans les futures FAQ de la liste typo...). Pour revenir à
la photocopie A4 dont je parlais, quand on dit aux auteurs que leurs
marges sont bein trop petites, qu'il y a trop de caractères par ligne,
quand on dit surtout « ben du temps de la dactylo oùsqu'on écrivait en
corps 14 (ben non, en pica ou en élite) quand on arrivait en fin de
ligne, on n'était pas fatigué car à ce corps là ça peut pas faire plus
de 50 caractères par ligne A4 ! », on se fait assassiner !

> >Ceci pour répondre à la question du début de ce fil de conversation :
> >ce genre de pages se laissent entièrement blanches. Il ne faut
> >_jamais_ considérer la page seule, mais la double page, car c'est un
> >livre ouvert, avec deux pages en vis-à-vis, que considère le lecteur.

>  Le foliotage de pages blanches et, plus encore, la présence du
> titre courant sur celles-ci est absurde. À quoi sert de numéroter une page
> qui ne sera jamais citée, ni dans le sommaire, ni dans l'index ? Cette page
> est un silence entre deux chapitres, comment pourrait-elle prendre un titre
> courant ? Et quel titre courant ? celui du chapitre précédent ou du
> suivant ? Et pourquoi mettre un pet dans ce silence ? Si l'on veut vraiment
> mettre les points sur les i pour le lecteur, on peut faire appel à une
> jolie vignette, stratégiquement placée sur la page (par exemple à hauteur
> du point riche), mais le folio est une mauvaise solution. La solution de la
> vignette a de plus l'avantage d'être interchangeable, ce qui est fort
> pratique lors de l'encartage de jeux de photocopies (pour les maladroits
> comme Jacques).

Merci de donner une approche de réponse à ma problématique : on doit
gérer la double page, merci Tschichold (j'ai sûrement oublié un H ou un
Z) mais  la page blanche de gauche c'est (à mon avis) une aberration :
comment répartir des blancs quand la page de gauche est blanche ? Le
coup de dé de Mallarmé nous a appris que le hasard ne gère pas les
blancs. J'ai écrit un petit programme PostScript qui faisait du faux
Mallarmé, enfin du faux Coup de dé, c'est-à-dire prenait en gros les
paramètres de Mallarmé (position de tel mot, telle graisse, tel blanc,
etc.) et donnait des images « aléatoires » : pas une n'était belle.
Celles de Mallarmé si ! 

Je n'ai bien sûr pas de solution universelle. Je continue à dire que si
on a une mise en page utilisant « quelque chose » (par exemple un filet,
un titre courant) permet de donner une continuité gauche-droite,
d'accrocher chaque page en haut, commes des manteaux à un
porte-manteaux, si celui de gauche est vide ça fait rien il existe et ça
montre qu'il y a un espace en-dessous.  Olivier propose une « vignette
stratégiquement placée sur la page (par exemple à hauteur du point
riche) » [rebelotte : cf FAQ typo/Rosaviro] : a-t-on des exemples de ça
? ça doit être rare mais fichtremenet intéressant !

Mais si on regarde les « grands bouquins » (p.ex. les Ferstel, les
Baudin, les Tracy, Bringhurst, etc.) : pas de pages blanches (ni
tricheries comme je propose) : le texte est revu, la typo aussi, etc.
Tiens ça me rappelle Bérurier à qui on demandait le pluriel de chacal et
qui répondait que c'était uen question con car ces animaux ça vit seul
et que donc il n'y a pas de pluriel. Brèfle, pas de chacaux blancs !
(Thierry va encore dire que j'ai pris un café trop poussé !).





-- 
Jacques André
Irisa/Inria-Rennes,   Campus de Beaulieu,  F-35042 Rennes Cedex,  
France
Tél. : +33 2 99 84 73 50,  fax : +33 2 99 84 71 71, email :
jandre@xxxxxxxx