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Message : Re: Foliotages de pages blanches

(Jacques Melot) - Mardi 19 Septembre 2000
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Subject:    Re: Foliotages de pages blanches
Date:    Tue, 19 Sep 2000 13:57:57 +0000
From:    Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>

 Le 19/09/00, à 14:11 +0200, nous recevions de Jean-Christophe Dubacq :

On Tue, 19 Sep 2000, Thierry Bouche wrote:

> » Ensuite, l'exemple vient de haut : le livre _maquette et mise en page_
> » de DUplan qui fait quand même référence voit ses premières pages de
> » chapitre sans numéroi de page...

> Ce qui est logique. D'où ma vieille question sur les en-pieds de
> page, qui n'a pas particulièrement soulevé l'enthousiasme...

Je vais faire part de mes réflexions en tant que lecteur. Ma thèse, je
l'ai lu souvent, et jusqu'à récemment, il y avait un numéro de page sur
la page blanche et pas sur la page de titre. La réflexion qui a été
faite (par Jacques André je crois) est « c'est pénible de chercher une
page qui n'existe pas » est vraie comme suit (pour moi): lorsque je
cherche disons la partie 2.2 qui est proche du chapitre 2, j'ai de
grandes chances de tomber sur la page non-numérotée. Étant droitier, je
regarde effectivement d'abord la belle-page. Je ne vois pas de numéros
de pages, et c'est problématique. Dans mon cas, la partie 2.2 commence
page 49, le chapitre 2 page 41. Je sais juger assez facilement de 40 à
50 pages quand j'ouvre la thèse (elle fait 130 pages environ), mais du
coup la probabilité de tomber sur une page numérotée est plus élevée que
si on regarde le nombre de chapitre (4+4 fausses parties, remerciements
et autres décorations, mais regroupées essentiellement au début de
l'ouvrage) rapporté au nombre de pages total.

Pendant un autre moment, les pages sur les débuts de chapitres se
retrouvaient en bas de la page, au milieu, alors que c'est dans le coin
en haut à l'extérieur sur toutes les autres: c'est la même chose.
Chercher la page ailleurs que là où elle est dans la plupart des cas est
pénible.


Que très relativement. Ce qui, en définitive, est pénible en l'absence totale de numéro de page (sur une page contenant du texte comme une tête de chapitre) c'est qu'on doit tourner les pages non numérotées pour s'assurer de leur numéro invisible.

Dans le cas de photocopies incomplètes d'un article ou d'un chapitre de livre, certains, nombreux je pense, copient la première page, puis les pages qui leur sont utiles. Si la première page est non numéroté, dans bien des circonstances, en l'absence désormais quasi générale de réclame, il peut s'avérer impossible d'acquérir la certitude qu'il manque des pages ou non entre la première et les suivantes, d'où entre autres, l'impossibilité de fournir dans une bibliographie le numéro de la page de début de l'article, si on ne possède pas déja ce renseignement par ailleurs.

À propos de réclame, il me vient à l'idée que l'usage qui consiste à ne pas numéroter les pages de début de chapitre, peut être lié à l'emploi des réclames qui rend la présence d'un numéro de page moins nécessaire. Ensuite, après la disparition générale des réclames, on a oublié le signification de cette absence de numéro de page en liaison avec la réclame, et (souvent) continué à ne pas mettre de numéro de page. Ainsi peut naître un usage plus ou moins regrettable. Le phénomène est analogue à celui qui, dans la typographie anglaise, a abouti à ne pas renfoncer le premier alinéa à gauche après la disparition généralisée des lettrines à cet endroit. Je qualifie volontiers ces pratiques de barbarisantes, car elles ne peuvent être distinguées de ce qui se produit lorsque, volontairement ou non, on se coupe du passé, dans un domaine quelconque. Pour décider en connaissance de cause, il ne suffit pas de connaître les règles actuelles : il est nécessaire de connaître l'histoire de ces règles.



Si on revient sur les pages blanches, faut-il aussi les folioter ? Je ne
sais pas, car je ne suis pas gaucher. Peut-être que si j'étais gaucher
je regarderai d'abord les pages de gauche.



Il ne faut pas les numéroter, décidément. C'est contaire tant à l'usage qu'à la raison. D'ailleurs, il me revient que, de temps en temps, on trouve dans les bibliographie des articles dont la pagination est faussée, la dernière page étant trop grande d'une unité. Je ne pourrais pas le jurer sans aller contrôler (je n'en ai pas le temps), mais peut-être s'agit-il là justement d'articles parus dans des revues où l'on commet l'erreur de numéroter les fausses pages blanches ?



En attendant, et dans l'idée que je vais peut-être finir par avoir le
temps de faire un index, je mets l'affichage du numéro de page sur les
pages de début de chapitre, et je laisse les pages blanches non
foliotées.


Je crois que cela semblera sage à la plupart d'entre nous (personnellement je numérote la page de chapitre en bas, au milieu, pour des raisons d'esthétique).

   Jacques Melot

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Jean-Christophe Dubacq