Clicher des tables de sinus

[Jacques Andre <Jacques.Andre@xxxxxxxx>]

Cliché et stéréotype ont aujourd'hui le sens péjoratifs que l'on
connaît (comme dans des phrases stéréotypées). Ces deux termes
viennent de la typographie et plus précisément de la technique mise au
point à la fin du XVIII° siècle (mais on connait des prototypes au
XVII° siècle). Elle consistait à mouler, à partir d'une galée
composée, une mince plaque de plomb qui servait alors à imprimer une
page pratiquement à la demande. Clicher est un synonyme de stéréotyper
; en fait c'est une onomatopée imitant le bruit du métal en fusion au
contact de la matrice (ce qui n'est pas sans rappeler les « tchics »
de cette belle page de Cavana sur la linotype).

Je viens de parcourir un vieux bouquin de maths où on parle de
stéréotypie. Il s'agit du Mascheroni sur la Géométrie du compas, écrit
en italien et traduit en français par Carette sous l'ordre de
Bonaparte en l'an VII (1798), traduction revue et corrigée en 1980
(éditée par Monom, beau palindrome !). Bref, dans la préface on  lit : 
« Les tables de sinus naturels et artificiels de ces divisions et
subdivisions sont déjà calculées et imprimées. Mais pour que rien ne
manque à la stabilité et à la certitude de la précision des nombres,
on a entrepris en France de les faire imprimer en caractères soudés en
plomb. On voit déjà de ces nouvelles tables exécutées d'après la
méthode nouvelle et ingénieuse de Firmin Didot, appelée stéréotipe. »

Veut-il dire par là que le fait de réutiliser des clichés tout
composés évite de faire des erreurs en recomposant les valeurs des
sinus ? Mais quel rapport avec la stabilité alors ?

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Jacques André
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