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Message : Typographie du Gaffiot

(Dominique Lacroix) - Samedi 10 Mars 2001
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Subject:    Typographie du Gaffiot
Date:    Sat, 10 Mar 2001 10:08:24 +0100
From:    Dominique Lacroix <panamo@xxxxxxx>

Le Gaffiot "new look" a été une occasion d'apprendre un peu qui était Félix
Gaffiot. La nouvelle édition a fait les choix typographiques exposés
ci-dessous.
Ce qui m'intrigue dans ce récit, c'est pourquoi un typographe comme celui de
Libération peut-il choisir un corps 9,9 plutôt que 10 ?

« Mais il y a aussi le côté moderne de la présentation, le recours à une
diversité typographique qui rompait avec la morne présentation en sèches
colonnes serrées des anciens dictionnaires, apportant une inédite facilité
de consultation. Et puis, pour la première fois, un dictionnaire de ce type
était abondamment illustré. Quel apprenti latiniste n'a pas laissé sa
rêverie s'attarder sur ces vignettes vieillottes et parfois incongrues (en
fait, elle ont été dessinées pour un Dictionnaire des antiquités paru en
1870 et réutilisées à bon compte par l'éditeur)?

Hélas, ces jolies images ont disparu de la nouvelle édition. Le directeur
technique de celle-ci, Emmanuel Fouquet, donne deux raisons: «certains des
dessins, abîmés, n'auraient pas supporté une réutilisation. Et puis, en
renonçant aux illustrations, on pouvait gagner de l'espace pour agrandir le
corps des caractères et améliorer la lisibilité. Il faut ajouter que le
format est légèrement agrandi pour le mettre aux dimensions de nos autres
dictionnaires.» (1).

Même un nostalgique du vieux Gaffiot doit lui donner raison: la qualité de
lecture s'en trouve spectaculairement améliorée (le corps est du 7,65 et du
9,25 pour les entrées - le Libération que vous lisez est en 9,9). Entre
autres trouvailles, les éditeurs du nouveau Gaffiot n'ont pas hésité à
violer un usage typographique des mieux établis: les citations (horresco
referens) sont données en caractères gras. Avouons-le, ça marche à
merveille... 

Pour arriver à maîtriser la virtuosité typographique qu'impliquent les
incessants changements de caractères typographiques, il n'a pas fallu moins
de deux saisies informatiques du texte, une première version s'étant révélée
inutilisable. Faut-il ajouter que la correction orthographique d'un tel
ouvrage est un vrai travail «de Romain»? «Sans exagérer, je crois que j'ai
corrigé plus de cinquante mille fautes», dit Pierre Flobert. Et pourtant, il
n'a pas été seul à la tâche... »

Source : <http://www.liberation.fr/livres/2000oct/0510gaffiot.html>

a+, Dominique