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Message : Re: péaoiste, érémiste, styliste, dessinateur de caractères

(Jef Tombeur) - Samedi 26 Mai 2001
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Subject:    Re: péaoiste, érémiste, styliste, dessinateur de caractères
Date:    Sat, 26 May 2001 00:57:12 +0200
From:    "Jef Tombeur" <jtombeur@xxxxxxx>

----- Original Message -----
From: "Olivier RANDIER" <orandier@xxxxxxxxxxx>
To: <typographie@xxxxxxxx>
>
> D'ailleurs, péaoiste (comme érémiste) est extrêmement réducteur
et déprécie
> gravement notre profession.

Tu crois que si je disais desktop publisher ça revaloriserait la
réalité ?
Un péaoiste utilise les outils de la publication assistée par
ordinateur.
Un érémiste perçoit le revenu minimum d'insertion.
Étant proche de la situation de l'un et de l'autre, je ne me sens
nullement dévalorisé.
Bien sûr, je préférerais, pour améliorer ponctuellement ma
situation, être "loft storiste" ;-)
Pour mon activité principale, journaleux, ce n'est pas tant le
terme que la pratique de certains confrères (éditorialistes, chefs
de rubriques, rédacteurs en chef, envoyés spéciaux, etc., ce que
j'ai été tour à tour) qui me semble dévalorisante....
Mais bon, tout ceci est totalement hors objet de la liste, cher
modérateur (et homme-grenouille ? Pardon m'sieudam si j'me
trompe).
Donc, voici un passage "sucré" d'un entretien avec Thierry
Gouttenègre :
"Depuis la démocratisation ou plutôt l'accès à des outils de
fabrication de polices typographiques (...), il me semble que le
statut de dessinateur de caractères (certains disent créateur,
bref) soit lié à la numérisation. Si on numérise ses polices, on
devient de facto dessinateur de caractères typographiques.  Cela
me semble un peu léger car une police typo n'est rien en soi,
c'est l'usage qu'elle permet et que l'on en fait qui importe. Et
donc de revenir à la célèbre question de Ladislas Mandel : "à quoi
cela va-t-il servir ?"."
Pour Th. Gouttenegre, voir www.gouttenegre.com

Et sur le graphisme et les graphistes, ou stylistes, je recommande
la lecture de la conférence (en anglais) de Neville Brody sur
http://www.designindaba.com/speakers/speakers_brody2000.html
(utiliser les menus déroulants pour accéder à sa longue
intervention, particulièrement édifiante sur le rôle des ... -
bref, comme tu veux - cf. journalistes ci-dessus).
Je crois fermement que ce n'est pas l'appellation qui déprécie une
profession, c'est la production des professionnels et l'esprit
dans laquelle ils l'effectuent. L'usage aurait-il voulu que
"maître-traceur d'alphabets" eusse été valorisé un temps, personne
ne voudrait être qualifié de créateur de polices de caractères
(sauf moi, si j'en était capable).
Ceci étant, je ne visais personne et pensait tout bonnement, eu
égard à cet écrivain, que quelqu'un ayant bénéficié d'une
formation en PAO pouvait être qualifié de péaoiste (cf. son site).
Pour ma part, je reste péaoiste autodidacte depuis 1980. Avant
j'étais (aussi) secrétaire de rédaction. Ce qui comprenait
relecture de la copie, cotation mais aussi enrichissement éventuel
(commande ou rédaction d'encadrés), puis mise en page (monstre
puis maquette), surveillance du montage, intervention sur les
pages, etc. Que ne suis-je resté ouvrier du livre ! (ratio
temps/paye six fois supérieur à l'époque). Bref, si tu devenais un
jour péaoiste, sois sûr que tu conserverais toute mon estime...
Moi, mon truc, ce serait d'être érémiste professionnel et
véliplanchiste amateur... Mais c'est du boulot, et il faut quand
même un peu plus de talent pour ça que je n'en ai ;-)