Re: Et pis... scÀnes

[Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>]

 Le 7/01/02, à 19:53 +0100, nous recevions de Luc Bentz :

> ----- Message d'origine -----
> De : "Michel Bovani" <michel.bovani@xxxxxxxxxx>
> À : <typographie@xxxxxxxx>
> Envoyé : lundi 7 janvier 2002 13:22
> Objet : Re: Et pis... scËnes
>
>
> >  Cette dame est bien *un* membre éminent de la haute fonction
> >  publique,
>
> La fonction publique n'est pas un club. (Je vous épargne le cours de
> droit public.)



   Bon, eh bien alors, un fonctionnaire où je ne sais quel « un ». Il 
n'est d'ailleurs pas interdit d'utiliser un terme non animé qui 
marque l'appartenance au groupe, tel « élément », etc., sans tomber 
dans la métonymie (sachant par ailleurs qu'au fond tout est 
métonymie). Allons donc parler d'« élémente » pour apaiser ce putatif 
inconscient collectif dont vous nous parliez hier et faire plaisir à 
la clique féministe (qui, au fond, ne se soucie plus de la femme pour 
ce qu'elle est) !



>  >peut-être aussi *un* fin cordon bleu (pas testé).
>
> Expression toute faite (de la même que l'exception sentinelle n'est...
> qu'une exception).


  Non.



>  >Pourquoi
> >  ne serait-elle pas *un* recteur, voire *le* recteur de l'académie de
>  > Paris ?
>
> Parce qu'à moment donné on ne s'adresse pas à la fonction désincarnée,
> mais à la personne qui occupe la fonction.


   Effectivement, et dans ce cas on personnalise en utilisant 
« madame le recteur ».

   Par contre, ce sera « le recteur de l'académie de Paris à décidé 
de », que le recteur soit une femme ou un homme.

   Le principe général de l'économie de la langue veut qu'on ne 
précise pas inutilement, sinon, par exemple, une expression telle que 
« cette personne a tort sur toute la ligne » devrait être considérée 
comme incorrecte pour « cet homme a tort sur toute la ligne » ou 
« cette femme a tort sur toute la ligne ». Or il est notoire qu'elle 
n'est pas incorrecte, et qu'elle ne l'a jamais été, utilisée dans le 
contexte de son application normale.

   Jacques Melot


  « Un pigeon est un oiseau, une pigeonne est une oiselle. »

			(Anonyme, XIIIe siècle.)



> (Cela étant, je ne continuerais pas sur ce sujet ici -- hors remarques
> spécifiquement typographiques ; j'aurais l'impression de trôler...)
>
> Luc Bentz
> --
> « La classe ouvrière est majeure. Elle peut supporter la diversité des
> points de vue et des conceptions » (Jean-Jaurès, cité par Madeleine
> Rebérioux dans « La Classe ouvrière », petite collection Maspéro).