Typo du _Monde_, suite

[Alain Hurtig <alain@xxxxxxxxxxxxxx>]

Le débat semble faire rage au sein du _Monde_, et a sucité un abondant
courrier des lecteurs, auquel le médiateur, manifestement pas totalement
convaincu par la nouvelle formule, tente de répondre comme il peut.

Voilà l'extrait de l'article qui concerne ces critiques.

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Paradoxalement, les critiques les plus fréquentes portent sur la
lisibilité. "SOS. Vos vieux lecteurs sont aussi des lecteurs vieux - leurs
yeux aussi. La nouvelle maquette est belle et bonne mais la lisibilité a
beaucoup perdu. Il y a sûrement quelque chose à faire" (Bertrand Lévy,
Paris-12e). "Ce sont les titres qui me chiffonnent : trop pâles, pas assez
gros, trop étalés, ils ne peuvent être lus dans un coup d'oeil. Je
préférais les caractères plus étroits, plus hauts et plus gras" (Françoise
Boulan, Sceaux). "Une encre trop pâle, des caractères minuscules qui
rappellent étrangement les conditions générales des contrats
d'assurances... C'est ça la nouveauté ? En attendant, merci de joindre une
loupe avec le prochain numéro. Pour le fond on verra plus tard..., si j'ose
m'exprimer ainsi" (Eric Platel, courriel). Et, pour finir, ce cri d'un
lecteur de Paris (13e), Serge Anger : "Nouveau Monde ou pas, je le dis :
ENGRAISSEZ LES CARACTÈRES. Que ce soit aux oligo-éléments, à l'huile de
foie de morue ou au maïs transgénique, peu importe, mais ENGRAISSEZ LES
CARACTÈRES."

Ce qui a changé, c'est le caractère (plus rond) des titres et des
sous-titres, conçu spécialement pour Le Monde par le graphiste néerlandais
Lucas Adrianus de Groot. On a également modifié les polices de quelques
catégories de textes, comme le "ventre" de la première page. Pour le reste,
rien de nouveau, ni dans le type ni dans la taille des caractères. A quoi
tient alors l'impression d'une moindre lisibilité ressentie par un certain
nombre de lecteurs ?

Elle pourrait être due à une plus faible densité des signes : dans la
formule rénovée, on s'interdit de compresser des textes trop longs pour les
faire entrer dans un espace donné. La compression contribuait à noircir les
lettres, donc à les rendre peut-être plus lisibles. C'est une hypothèse qui
est étudiée de près par les services techniques. Naturellement, tout ce qui
pourra contribuer au confort de lecture sera mis en oeuvre dans les
prochaines semaines. Déjà, plusieurs ajustements ont été apportés à la
nouvelle maquette.

R. Solé.
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J'aime beaucoup « Ce sont les titres qui me chiffonnent : trop pâles, pas
assez gros, trop étalés, ils ne peuvent être lus dans un coup d'oeil. »,
qui dit avec exactitude ce que pas mal de gens pensent ici.

La remarque sur la « compression » de certains articles, et l'abandon de
cette pratique (s'agissait-il D'interlettrage négatif ? De caractères
étroitisés ? Des deux ?) est drôlement intéressante : bousiller le travail
de Porchez, se serait le rendre plus lisible ;-))).
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« Quand on n'a plus rien à désirer, tout est à craindre ; c'est une
félicité malheureuse. La crainte commence où finit le désir. »
   Baltasar Gracian, L'homme de cour.