Re: Re Euro keskonfé ?

[Olivier Randier <orandier@xxxxxxxxxxxx>]

>> De : Olivier Randier <orandier@xxxxxxxxxxxx>
>> Répondre à : typographie@xxxxxxxx
>> Date : Mon, 26 Aug 2002 02:01:55 +0200
>> À : typographie@xxxxxxxx
>> Objet : Re: Re  Euro keskonfé ?
>>
>
>> Non, c'est l'usage qui l'a fait. Depuis Charlemagne, personne ne s'était
>> mêlé de nous imposer d'autorité les signes de notre écriture.

>L'usage, peut-être, sur combien de décennies ?

Peu importe, ce que je récuse, c'est la démarche qui consiste à ignorer
totalement l'usage. On a déjà fait remarquer ici un usage de l'euro sous la
forme d'un epsilon barré verticalement (analogue au cent), qui montre que
le vulgum pecus le voit peut-être autrement et que ce C barré n'est
peut-être pas très pratique à l'écrit.

>Es-tu bien certain qu'auncun édit, qu'aucune réforme
>de la langue et de sa transcription graphique,
>n'est venu donner de petit coup de pouce à l'usage ?
>Le $ et le ¥ sont-ils arrivés si tranquillement ?

Le $ a une longue histoire derrière lui. Le ¥, je suppose qu'il a été
inventé pour se conformer à l'usage général des symboles de devises.
Peut-être qu'il a été imposé, je ne sais pas, mais on pourrait attendre de
l'Europe, communauté de démocraties, un peu plus de démocratie qu'au Japon,
justement (en fait, elle n'impose rien, d'ailleurs, c'est le discours
libéral ambiant qui le fait).
Mais, tant qu'à imposer un signe, autant qu'il soit censé. Que le dollar
soit noté par un S barré, ce n'est guère censé, j'en conviens, mais ça a
des explications historiques. Quelles justifications historiques
donnerons-nous à nos petits enfants pour expliquer un C barré pour noter
l'euro ? Mmm ?

>> Dieu merci, il n'existe aucun texte officiel imposant son utilisation.
>Mais comment fais-tu quand tu as un texte
>avec plein de prix en chiffres, tu écris euro au long ?

10 000 euros = 10 000 E, où était le problème ? Pas d'emmerdements avec le
clavier, avec les fontes, ni même avec les écrans LCD... Mais je dois être
réfractaire à la logique shadok.

>>> 2-tant qu'a l'utiliser (y'a pas le choix) il doit absolument correspondre à
>>> la police utilisée.
>> Tout-à-fait d'accord (sauf qu'on a toujours le choix...).

>Absolument, c'est pour ça que je choisirais de disposer d'une variante en
>accord avec les caractères au milieu desquels je le place et non de bouder
>le signe et de me trouver devant le choix infirme de l'euro Adobe sans ou
>serif.
>
C'est exactement ce que je dis. Mais ça implique d'avoir le choix de la
façon d'interpréter le signe. Sinon, on ne peut obtenir, à l'heure
actuelle, que des monstres.
>
>>> 3-Celà va bien plus loin que la distinction serif/san serif :
>>> un euro dans de l'Optima se doit d'être une incise,
>>> un euro en Futura se doit d'en respecter la jolie  rondeure :
>>> en gros rien ne vaudrait le signe euro déssiné par chacun des auteurs des
>>> fontes que nous utilisons.
>> Oui, mais c'est là que le bât blesse, justement : prend un C en Didot, par
>> exemple, colle-lui deux barres en travers (de l'épaisseur des déliés du
>> Didot, puisque ce sont des horizontales), et, tant qu'à faire, incline le
>> sérif supérieur à 45°, pour coller au « guidelines » du logo. Et donne-moi
>> des nouvelles du résultat. Puis demande autour de toi combien de personnes
>> liront ce signe comme un C barré (cent ? dollar canadien ?) et non comme un
>> E, ce qu'il est censé être. Je pense même qu'il y en aura un certain nombre
>> pour ne plus y retrouver un euro.

>Mais c'est là aussi que c'est amusant, non ? Trouver la solution.
>(et c'est pas la peine d'être de mauvaise foi et de tenter de tordre cet
>impérial Didot dans tous les sens :))

Mais ça m'amuse beaucoup, justement, j'ai fait quelques propositions ici.
Si on laissait les créateurs travailler sur l'euro, on obtiendrait sûrement
des résultats plus intéressants. Le problème, c'est que tout le monde à
l'air de dire qu'on n'a pas le choix, qu'on doit se conformer à une charte
graphique dont je répète qu'elle ne concerne que le logo, pas le signe.

N.-B. -- Il a déjà été dit que la charte de la liste n'interdisait
aucunement la mauvaise foi, bien au contraire ;)

Olivier RANDIER -- Experluette mailto:orandier@xxxxxxxxxxxx