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Message : Re: Instituteurs et pinailleurs...

(Jacques Melot) - Dimanche 22 Septembre 2002
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Subject:    Re: Instituteurs et pinailleurs...
Date:    Sat, 21 Sep 2002 23:30:08 +0000
From:    Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>

 Le 17/09/02, à 20:01 +0200, nous recevions de Luc Bentz :

----- Message d'origine -----
De : <goudal@xxxxxxxxxx>
À : <typographie@xxxxxxxx>
Cc : <goudal@xxxxxxxxxx>
Envoyé : mardi 17 septembre 2002 09:37
Objet : Re: Instituteurs et pinailleurs...



Effectivement sur la question de l'écriture manuscrite, j'aurais
tendance à demander à ma fille  de les accentuer mais ça fait
bizarre... (et j'ai l'impression de retrouver tout ce qu'on m'a
mis dans le crâne étant petit).
==
Suivez votre tendance. Je les accentue, je les fais accentuer,
j'engueule les collègues qui omettent les accents.



C'est bien ce qu'on vous reproche, ne serait-ce qu'en ce qui vous concerne : ce faisant, au surplus vous agissez contre la promotion que vous tentez de faire. On ne convainc pas les gens en les réprimandant : on leur suggère ce que l'on pense être juste. Si cela est fondé, cela suffit (ou finit par suffir).



On enquiquine les
mômes sur la différence entre « a » et « à », et on écrit des phrases
comme « A cinq heures » (au lieu d'« À cinq heures »).


On les familiarise avec la convention comme quoi les capitales ne s'accentuent pas (en français), un apprentissage que confirme suffisamment ce qui traîne ici où là, à commencer dans les archives de Typographie.

C'est pourquoi cette histoire de sorcière dont il a été question (SORCIERE donnant « sorciere » plutôt que « sorcière » par passage en minuscules) ne me paraît pas très vraisemblable : l'enfant, très tôt, est habitué à ce petit exercice, sans qu'il ait conscience de ce dernier en tant que tel. (Ceci n'a, bien entendu, rien à voir avec les ambiguïtés occasionnelles provenant de la non accentuation des capitales.) J'ai remarqué sur moi-même que l'anglais peut avoir pour effet que l'on écrive certains mots semblables ou identiques en français en omettant involontairement les accents, mais ce phénomène est de nature bien différente comme le montre le fait qu'il ne concerne pas que les accents (on peut hésiter, sous l'influence de la fatigue par exemple, entre « dictionaire » et « dictionnaire » ou entre « langage » et « language » à cause de l'anglais « dictionary » et « language »).

   Jacques Melot


Inversement, je remarque chez les scripteurs manuels une tendance à
utiliser l'accent plat (un peu de la même manière que l'Académie, dans
l'édition de 1740, utilisait systématiquement l'accent aigu pour marque
le E accentué quel qu'il soit, réservant, dans la tradition de Robert
Estienne, l'accent grave à la distinction d'homophones grammaticaux
(la/là, a,à).
--

Luc Bentz

Site « Langue française » : http://www.langue-fr.net/