Re: [typo] Historique des accents

[Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>]

 Le 12/02/03, à 8:55 +0100, nous recevions de Jacques Andre :

> Jacques Andre wrote:
>
> >  Enfin, les machines à composer, et notamment la Linotype très 
> > utilisée dans la presse, faisait aussi appel à un casseau.
>
> J'ai oublié ceci : Les machines à écrire n'avaient pas de majuscules 
> accentuées*.




   Et pourquoi ? ... parce que c'était des machines pour les Français !




> Les dactylos ne « pouvaient pas » (là encore sans gymnastique) en mettre.



   ... et n'auraient pas pris l'initiative d'en mettre dans un monde 
où ceci était regardé dans l'ensemble comme sans importance véritable.



> Le passage de la MAE à la PAO étant évident, la persistence des 
> claviers a fait que cette règle technique est devenue une règle 
> d'usage.



   C'est une explication a posteriori et, cher André, certainement 
fausse ! Les claviers ont persisté, parce qu'ils étaient conçus et 
destinés à des Français.



> Mais bien sûr règle périmée puisque toutes les capitlas accentuées 
> sont disponibles dans les fontes numériques.



    ... fabriquées dans l'ensemble par des entreprises anglo-saxonnes 
et qui ont complété les polices dans un esprit totalement différent, 
notamment celui de complétude logique... ET, probablement avant tout 
d'ailleurs, parce que ces polices n'était bien entendu pas destinées 
au marché français spécialement, mais au marché international, donc à 
celui de langue ou de pays pour lesquels il n'est pas question 
d'entreprendre d'imprimer avant d'avoir réuni les conditions 
nécessaires minimales pour le faire, parmi quoi avoir à disposition 
des capitales accentuées. D'ailleurs des capitales accentuées ou des 
ligatures propres au français (y tréma, lig. oe) n'ont pas toujours 
figuré dans les polices.

   Pour les nouveaux, je précise encore une fois que, pour ma part, 
j'accentue toujours et constamment les capitales, car si 
effectivement il existe une sorte de... comment dirais-je... 
d'« anti-usage » pour ne pas le faire ou de le faire de manière non 
déterminée par des règles précises, rien n'interdit de les accentuer 
et rien n'a jamais interdit de le faire. Rédigeant beaucoup de textes 
scientifiques, qui plus est destinés à un public international, étant 
aussi un esprit précis, tel est mon choix et c'est un choix raisonné, 
mais je n'en jette pas pour autant la pierre à ceux dont la pratique 
est différent, me contentant de leur faire remarquer à l'occasion que 
ce qu'ils écrivent gagnerait à être accentué systématiquement sur les 
capitales... lorsque tel est vraiment le cas. Il me semble décisif 
d'éviter tout fanatisme dans ce domaine, du moins si l'on veut que 
les choses progressent dans le bon sens et sans les freiner 
artificiellement.

   Jacques Melot



> * faux : certaines, notamment utilisées dans les bureaux 
> d'état-civl, en avaient... Là encore je suis à la recherche d'une 
> image du clavier correspondant !
>
> --
> Jacques André, Irisa/Inria-Rennes
> Campus de Beaulieu,  F-35042 Rennes Cedex,   France
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